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Il y a le soleil, et rien d'autre.

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Je viens de retomber sur cette phrase de V. que j'avais noté : "Je like tous tes messages, c'est un peu comme surligner tout le texte dans le livre" - qu'est-ce que ça me fait rire.
Je crois que ce qui me fait rire, c'est aussi que ce n'est pas du tout mon vocabulaire, et la surprise ne manque jamais de me faire rire. On n'était pas du même monde (j'ai envie d'écrire "on était mal assorties" mais ça ne veut rien dire) !
Et parfois je me rappelle qu'elle a développé des idées politiques atroces et je ne regrette rien. Jusqu'ici c'est le grand amour de ma vie et ma grande tragédie ahah.

("Elle est adorable et si dictatrice" c'est magnifique).
Il y a quelques mois, A. m'a écrit "avec toi les mots sont plus forts que la réalité". Dans ma tête, ce sont des mots gravés en lettres d'or.
J. vient de me dire que mes mots lui procuraient des impressions très fortes, qu'il les sentait quasi physiquement.

Ce sont des compliments très beaux, qui me touchent au coeur.
Cette "puissance" ou cette "intensité" que je porte, je ne la perçois pas toujours. Moi-même je suis très impressionnée par les mots, ceux des écrivains, ceux des autres qui me façonnent.
La littérature, mon paradis...

Kundera est mort et ma tristesse est incertaine. La littérature tchèque est ma littérature de travail, alors je pense à lui, qui reste sans aucun doute l'écrivain tchèque le plus connu en France (évidement). Mais il a quitté cette langue qui m'attire pour le français. Mais ses romans me laissent pensives, ses romans que je lis dans les trains, ses romans qui ont le sens de la formule mais pas de la beauté...
Mes parents m'ont dit que je ne faisais pas de caprice et que je ne boudais pas non plus quand j'étais enfant. J'étais même sage et facile à vivre. Bizarre. J'étais persuadée que j'avais été une enfant insupportable - et je ne peux vraiment pas croire que je n'étais pas boudeuse. (Mais je n'ai presque aucun souvenirs).
D'un autre côté j'ai la sensation qu'ils me donnaient tout et à l'inverse que j'avais peur donc je ne demandais pas grand chose. Et de toute façon, j'ai clairement été habituée à supporter et à me taire. Et à faire semblant - paraître profondément neutre, ne jamais laisser transparaître mes idées et mes pensées profondes.
Je me demande ce que je ressentirais si je pouvais aimer un (des) être(s) humain(s) comme j'aime le vent, l'orage, les euphorbes et n'importe quoi. C'est l'extase. Je déborde d'amour, je déborde de désir et même la canicule me fait pleurer parce que je la ressens dans mon corps et elle est belle, elle est grandiose, elle est. C'est renversant, cette beauté du monde : je manque presque de mots et ne peux pas y croire. Je voudrais tout exprimer. (C'est une prière).
Deux choses : je suis heureuse ou j'ai touché dieu. Mais je ne suis pas religieuse pour un sou, seulement le vocabulaire religieux m'engorge la bouche. Oui, je sens le divin, je suis divinisée. Jana Černá parlerait plutôt de grâce (milost) et pour moi, je ne fais pas de différence entre cette grâce, le divin, le bonheur et l'être...
Cet amour est sans mesure, c'est un abandon allègre, offrir son être tout entier... et, oh j'en pleurerais presque (pas de joie, cette fois), c'est ça qui coince : quelle tranquillité ce doit être de pouvoir s'abandonner tout entier (toute entière) à quelqu'un. Ou ne serait-ce que devant quelqu'un.
Mais l'être humain, c'est la peur totale, une obscurité immobile qui nappe mes bras, dégouline, s'engouffre dans mes yeux, dans mon nez, dans ma bouche. J'étouffe. L'amour est une lente asphyxie, une atrophie progressive de mes muscles, de mes pensées, de mes sentiments. Je veux partir, un grand bol d'air de solitude, vite, sentir l'air circuler à nouveau dans mes poumons, le soleil couler dans mes yeux, dans ma gorge, tout ce miel qui remplace doucement mes veines (non, plus de sang qui gicle fantasmatiquement). Je revis, je vis, quel bonheur inespéré que d'être en vie, quelle délicatesse, quelle grâce... À cette pensée les larmes coulent : comme la vie me paraît belle (comme elle est belle après l'enfer). J'ai ce désir immense, qui gonfle ma poitrine, de célébrer la vie. (Et si cette célébration, cette émotion devant tout pouvait se propager... !)
Devant tout ? Mais non, la faille est là... Qui disait avoir peur de ne plus voir la beauté des êtres à force de voir la beauté des choses ? C'est bien ce qui pourrait m'arriver. Et par compensation, je pense aussi qu'il y a une merveille dans les êtres humains, mais je doute d'être capable de la ressentir. Cela ne prend qu'une forme intellectuelle... Oui, je passe à côté de la beauté de gens, connaître ou donner la grâce par/à quelqu'un. Voilà pourquoi je me demande ce que ce serait... avec un air rêveur, un soupir léger ; mais pour tout le reste, la beauté est dans mes yeux et c'est une véritable félicité.
(Ce n'est qu'une question d'histoire personnelle, je me figure assez bien ressembler à un animal maltraité qui ne peut approcher personne - ou que personne ne peut approcher -, mais vivre seule est un véritable baume, et n'est-ce pas assez que d'y avoir trouvé le bonheur ?)
Ma mère me fatigue ! (D'ailleurs, je [re]vis depuis que je n'habite plus avec elle, c'est un vrai soulagement).
Elle a pas compris le principe de bloquer les gens, je crois. Elle a trouvé un moyen de voir quand même les sms bloqués... et depuis elle les vérifie et du coup elle est perturbée et elle est insupportable. Quand elle a commencé à me saouler, je lui ai dit direct qu'elle était pas censée voir ces sms, qu'elle serait plus tranquille, puisque de toute façon ça vient d'une personne malveillante. Elle est incapable de s'en foutre, ça me rend dingue !
De même, je ne comprends pas pourquoi elle continue de spéculer sur l'héritage de son père alors qu'elle peut rien savoir de plus que ce que les notaires etc. lui disent. C'est officiel, ça se fera, elle saura les choses, je vois pas à quoi ça sert de me poser des questions toute la journée : j'en sais rien et je peux pas savoir. Et c'est hyper pénible au bout d'un moment... Et je comprends pas ce qu'elle essaie de comprendre dans le fait que son père ait essayé de la déshériter au maximum. C'était une personne violente et malintentionnée, il y a strictement rien à comprendre de plus. (Et de toute façon quand on sait qu'elle l'a jamais revu et quand je l'entends dire qu'elle souhaitait sa mort : ça suffit à comprendre non ?)
J'ai commencé a attirer des hommes qui ont une imagination puissante - parce que je sais jouer avec les images. Surtout, je sais jouer avec leurs images. Moi-même, j'ai peu d'imagination, mais je me sers de ce qu'ils me disent pour créer. (Par moments, je sais me caler sur leur rythme - il le faut, ils me coupent, ils entravent mes envolées lyriques et mes délires abstraits : ils me fragmentent et me halètent).
La réflexion rompue, ma tête se brise, je me raccroche à ce qui passe, à ce que je vois, à ce que je ressens, c'est-à-dire aux symboles. Je pars à la dérive : ma tête s'ouvre en deux. Abstractions. Images. On ne comprend rien, mais ceux-là à l'imagination puissante voient peut-être quelque chose. Peut-être fais-je naître des visions que je ne pressens même pas. (Je ne communique pas, je communique mal : laisse-moi poser mes mains sur ton front et laisser résonner mon rire... ton imagination fera le reste. Puisque je n'aurais rien dit, rien, sinon seulement j'existe. Même si c'est aussi dire que je me laisse exister devant toi, qu'une part de ton regard me façonne).

Alors, évidemment, elle me disait que je m'ouvrais en deux - tout grand - devant ses yeux - pour ses yeux seuls - avec une générosité bien plus grande que tous les autres. Et une préface dit que la mise à nu de la vie intérieure "produit une fascination analogue à celle qu'exerce un film pornographique". Je me livre, me livre, me livre sans entraves quand je me laisse exister de cette manière si nue - livrer les extases de mon être. Mais je ne sais rien d'autre. Une telle grande naïveté dans mes mots et mes aveux.
Quoique tout soit mise en scène, éthos - quoique le temps de notre conversation (et peut être un peu après encore), je sois ta comédienne personnelle, adaptée à tes symboles, tes symboles accordés aux miens, tes symboles incorporés à mon corps, dissous dans les volutes de mes interprétations particulières...
Quand je me forme ainsi, je deviens plus que moi et hors de moi - je me dépossède et m'excède en devenant autre. Inconsistante, je ne suis rien. Je suis. Je m'endors dans vos bras et disparais dans vos chimères : je ne suis pas là, je suis ailleurs. Je suis tant
et tant de bonheur me berce
mais je suis fugace et tout s'efface.

Elle m'a dit qu'il n'y avait rien à comprendre dans le concept de muse, que c'est purement une exploitation. Je suis secouée de rire en songeant que j'ai appelé ces hommes mes muses. (Peut-être que mon art serait de vivre disait Duchamp...) Je me sers de leur imagination. Leur imagination et leurs croyances comblent le néant dans ma tête. Mon incapacité à croire en quoi que ce soit (sauf à la mort et au bonheur) - mais donner vie aux croyances des autres ! Puisqu'elles viennent d'un autre...
Je ne l'ai pas voulu - mais mon maniement des symboles a tissé une toile autour de lui. Il a mis feu à mon corps, y a fait couler la lumière et j'ai traduit cet embrasement avec des mots. Des mots accordés, adaptés aux siens, nés de ses idées mêmes. Le labyrinthe était obscur et moi j'ai joui follement : les ciels étaient d'or pur.
Je n'y ai pas pensé : les mots se sont démultipliés dans sa tête et j'ai déambulé dans ses yeux, c'est-à-dire dans ses rues, pendant des jours bien qu'il sache que je n'étais à ce moment là pas dans sa ville. Il me voyait partout dans les cheveux bruns des autres femmes et moi je ne le voyais nulle part, je ne le cherchais même pas des yeux - puisque je le savais ailleurs. (Et quel besoin encore de lui chez moi, de moi chez lui ?) Avoir ses mots - quant au reste...

C'est de l'exploitation - et des histoires sans histoires. J'ai incarné ses fantasmes - et puis ? N'importe quelle femme se serait sentie humiliée (je crois). Je peux supporter beaucoup de violence, mon corps, mon être s'en abreuvent avec hargne et délectation, mais l'humiliation et l'irrespect ne font pas partie de mon monde.
J'ai incarné ses fantasmes - des myriades de gouttes dorées et glacées sur ses doigts. Mes baisers brûlants et vifs comme un goût de sang, je veux dire de cendre. Il a baisé l'image de moi qu'il a faite vivre et ce n'était qu'une image - et puis après ? Et c'était pourtant tant et tant de coups et d'éclats et de frissons et de voluptés. Mais il a pris ses doigts dans la toile, a tiré les ficelles
Moi je sens tout mon corps soupirer d'aise, de désir - oh comme je vis !
le ciel se défait mais le corps est bien là - la jouissance réelle. [...]

(Quant à l'onanisme littéraire - mais quel délire, mais quel délice).
Ma soutenance s'est hyper bien passée ! (par contre je suis restée 1h40 avec ma directrice de mémoire - c'est énorme)
et maintenant j'ai envie de travailler sur cette histoire de "sublime sexuel" et je viens de relire Lenore Kandel que je lorgne depuis pas mal de temps et c'est toujours aussi magnifique
(Quand j'aurais rien à faire, je traduirais ses poèmes pour moi - même si l'anglais est toujours plus beau quand je le lis que le français)
(je suis aussi en train de lire le journal de Mary MacLane et c'est absolument une dinguerie - même si rien à voir avec ce dont je viens de parler, simplement je le lis en français parce que j'ai pas eu envie de dépenser 13 euros de plus pour la version original sachant que je me suis ruinée avec les livres de l'agreg... - et je pense qu'en vo c'est encore plus génial !)
Mais si tout se passe bien j'ai deux ans à attendre (à faire d'autres choses) ce qui me laisse le temps de lire le tchèque et de changer d'avis donc on verra !
Il y a des oiseaux qui habitent dans un renfoncement du toit de l'immeuble d'en face, exactement à la hauteur de ma fenêtre, et j'entends les bébés gémir et je fonds, mon cœur se brise : c'est si adorable ?!

Comme j'aime les oiseaux ! (Les corbeaux et les pies en premières lignes. Mais voir les oies du parc aussi, quelle beauté, et puis les merles !)
J'ai du mal avec la musique, parce que ça me donne souvent envie de vomir, alors quand j'ai passé une nuit horrible (j'ai cru que j'allais m'évanouir tellement j'ai eu mal au ventre - j'ai probablement mal digéré un truc), pitié, que la musique dans la rue s'arrête. (Quelle idée d'avoir mal au ventre le jour de la fête de la musique ?)

(Et puis de toute façon j'ai les oreilles trop sensibles pour ce genre de trucs, j'ai toujours été l'enfant qui se bouchait les oreilles parce que tout était trop fort...)

Et c'est donc sans surprise le bar bruyant du coin de la rue (rebaptisé ainsi parce que l'autre bar qui est beaucoup plus proche de chez moi ne fait aucun bruit... ils devraient prendre exemple) qui fait de la musique de dingue. Le principe de voisinage doit donc leur être inconnu (et je plains les clients puisque c'est déjà trop fort pour moi ?!) puisque le vendredi et le samedi leurs clients aussi sont bruyants. (C'est aussi grâce à eux que je sais qu'il est proche d'1h quand j'entends des claquements de tables et de chaises). Et je prends donc jusqu'à minuit : on va encore bien dormir !
Ceci dit, je vais m'enfermer dans ma salle de bain pour lire un bouquin et ça, ça va lui donner une saveur particulière - l'impression d'avoir treize ans et de me cacher pour lire un livre "interdit" : c'est très chouette !

Et donc : leur but était d'augmenter le son au fur et à mesure que la soirée avance ? J'ai l'impression que la soirée est chez moi, quelle horreur. (Et dire que je pensais bien dormir comme j'ai agonisé de 2 à 3h cette nuit...)
Après les abricots qui m'ont donné des frissons (le contact râpeux de leur peau sur ma langue !), les pêches qui embaument mon appartement et qui me donnent l'impression de boire une gorgée de parfum en les mangeant !
Que mes bonheurs effraient autant que mes malheurs - et pour la même raison : leur intensité, leur excès.
Mon sourire éclate au visage des gens et moi je continue de célébrer la vie, en solitaire !
Mon symbole n'est ni la mort, ni le suicide, c'est la renaissance (en lettres capitales). (Ou dans un autre mot que j'affectionne aussi : la palingénésie).
(Même si c'est plutôt le mot extase que j'inscrirais sur le livre de ma vie !)
Oui, comme dit Pizarnik, "mort et résurrection" mais j'insiste sur le deuxième... Je meurs à mon malheur (violence, excès) pour renaître, et pour de bon (si seulement) à mon bonheur. Me réveiller tous les matins et pleurer de joie pour ce simple fait : être. Fondre sous les rais du soleil, rire aux éclats avec le passage des saisons, en voyant à quel point la verdure change la physionomie des parcs ! Mais oui, que d'extase, que d'extase...
Je suis en feu, en feu, en feu, comme la lumière court dans mes veines avec plus de vitalité que ce sang que j'associe - et d'autres avec moi - avec la peine et la mélancolie que l'on déverse dans l'écriture.

Il y a trop de lumière dans mon rire pour le raccorder à mon désespoir et je porte des ténèbres si radicales qu'on ne me suit plus dans mes éclats de joie.

(Aussi : découvrir peu à peu qu'à mes "crises de solitude" répondent des "crises de joie").
Qui eût cru que Karolína Muchová allait me faire pleurer ?

(Comme quoi, je peux aussi être émue devant des événements humains... - je ne suis pas qu'air et ciel)
"Orage stationnaire" : je suis é b l o u i e, c'est clairement mon temps favoris ! Les illuminations des éclairs sont magiques (le tonnerre de moindre qualité, hélas, c'est ce que je préfère)

[ça me rappelle toujours une crise que j'avais eu, ça devait être en 2017, où j'avais fait une obsession sur l'orage ! Orage que j'attendais en vain, foudre qui devait métaphoriquement me transpercer - j'aime toujours autant cette image d'ailleurs, comme quoi, j'étais déjà fana de la lumière]
Don’t you see that BEAUTY is an intoxication
J'ai versé quelques larmes en lisant un énième papier universitaire, parce que ce que je lisais m'émouvais (mais Hrabal, c'est tellement mon esthétique, je me disais cet été que si j'étais triste, il me fallait aller ouvrir une de ses œuvres pour me rappeler de voir la beauté partout) - et je continue de me dire que je dois être dingue. Les écrits universitaires ne sont pas faits pour émouvoir. C'est toujours cette dissociation entre mon intensité émotionnelle et la froideur de la connaissance ou je ne sais trop quoi. Je déteste réussir des concours, je veux seulement être émue !
(Pendant que j'écris ça, l'immeuble en face est ORANGE du fait du soleil, mais comme c'est beau, comme c'est beau - et le ciel qui paraît d'autant plus sombre...)
On m'a conseillé I Await the Devil's Coming, de Mary MacLane. J'ai lu des citations et là encore j'en suis presque dingue. "Il n’y a aucune satisfaction à être une folle — absolument aucune". Et ça, encore, ce n'est qu'un cri. (Comme si, quand c'était quelqu'un d'autre qui le disait, ça donnait du poids à ce que je ressens/pense ; la seule manière de communiquer).
Je lève mon verre au fait que le bonheur m'empêche de dormir ce soir. "Mort et résurrection" : j'ai toujours besoin de toucher le fond et miraculeusement, je perds mon tragique. (Le tragique, c'est de se prendre au sérieux. Croire que le bonheur est une affaire sérieuse, par exemple. Alors qu'il suffit de se laisser vivre. J'ai beau avoir du mal à rédiger mon mémoire, j'ai conscience de faire exactement ce dont je rêve : travailler sur des langues slaves sans avoir besoin de les parler mais seulement de les comprendre - et j'ai encore 2/3 ans pour les comprendre ! Ça, par exemple, c'est du bonheur. Même si je ne peux pas me consacrer à devenir écrivaine si je décide d'essayer de poursuivre une carrière universitaire. Au début au moins.)
J'ai été excessive - je ne sais pas si je le regrette.
Maintenant je suis calme, comme bercée par la mer : dans cette chaleur et ce vent qui dans le soleil sent la mer...
(Mais Sylvia Plath me hante, viens de voir une story qui la citait ?!)
This is ironic
that women were deprived of creative power because they already are a work of art in themselves
(they couldn't be artists since they were art iself - the muse)
and I'm trying to make my life a work of art
Though nobody writes me - I'm making the script, I write myself
Old-fashioned of course but still !
And avant-garde makes no sense about that statement (art had to be virilized but the boundaries between art and life had to be erased. The "virile" artist became art itself, didn't he ?)
jamais je n'avais pleuré pour un homme
mes larmes étaient vertes
au parc
comme le blanc des murs de mon adolescence
je comprends que le malheur peut aussi être vert
sans faire l'erreur de me jeter sous un train ou
de demander l'absolution
je comprends que l'excès n'est qu'une autre solitude
un détail chromatique
qui m'empêche de marcher
Je collectionne les citations qui bouleversent et qu'en faire ? Chacune d'elle mériterait un roman - mais j'en serais peut-être vite lassée, à court de mots. Chacune mérite au moins un poème vécu, c'est-à-dire une hallucination complète dans chacun de mes pas, chaque fibre de mon être.

"Advienne que pourra : rien, vous ou la mort." Unica Zürn

"Ma forme authentique est l'automatisme affectif." Alejandra Pizarnik

"Je jetterais sans hésiter mon manuscrit dans la Seine pour être aimée." Violette Leduc

"À quoi bon baisser la tête si le ciel est haut ?" Benjamin Péret

"Simple accumulateur qui prend l'électricité nécessaire n'importe où il y a du courant - voilà ce que je suis. Voilà ce qu'il faut être. Mes passions me sont merveilleusement indifférentes (interchangeables selon la meilleure occasion, pour ainsi dire à volonté). Leur résultat prodigieux sur mon âme m'intéresse par-delà tout scrupule." Claude Cahun
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