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Questions/Réponses (26)

Il y a le soleil, et rien d'autre.

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D'accord mais je lis cette citation : "J'ai su à Albi que la beauté n'est pas le superflu mais le nécessaire." et j'en pleure presque immédiatement. C'est de Violette Leduc, évidemment (évidemment parce qu'elle me touche) et ça allume quelque chose en moi, c'est si... réel. Si juste.
(Et me voilà toute émue - mais si heureuse... Oui, les jours où je ne ressens pas ça, je ne vis pas).
Hier, quelqu'un m'a dit "donc tu es en train de m'expliquer que tu n'a pas les capacités physiques pour passer l'agrégation ?" et quand je me suis rendue compte de ça, ça m'a fait rire, on dirait une absurdité... sauf que c'était exactement ce que je voulais dire.
Le fait qu'on n'ait pas le droit de rater l'agrégation, faire une année de césure, puis repasser l'agrégation me déprime. ça veut dire que si j'ai ma place pour mon lectorat et que je rate l'agrégation, je vais devoir choisir entre accepter ma place de lectorat (et ne plus pouvoir passer l'agrégation ici) et repasser l'agrégation (mais perdre ma place de lectorat - et je suis pas sûre que ce soit très judicieux de redemander l'année d'après ce qu'on a refusé...)
Il a plu super fort cette nuit, et je trouve ça très drôle que mon cerveau ait traduit le bruit de sorte à me faire rêver de cascades ! (jusqu'à ce que ça me réveille)
Je viens de voir le film Body double et je trouve ça absolument incroyable ! J'ai lu qu'on le disait kitsch et de mauvais goût... oui ce n'est qu'une confirmation du fait que j'aime le kitsch et le mauvais goût. (Le mauvais goût, une passion ?)
Après j'ai absolument pas les références donc ça fausse (modifie) mon regard.
Le fait que j'ai aimé ficher le subjonctif (cette chose que je ne sais pas utiliser) me dépasse. Me dépasse !
(L'épreuve de grammaire par contre, c'est autre chose, on est bien d'accord...)

Par contre les lettres de motivation pour entrer dans la fiction publique c'est un délire. (Toutes les lettres de motivation en fait). Vive l’État. J'aime la fonction publique et l'éducation nationale. Longue vie à la culture française.
Et puis, bon... l'enseignement apprend aux élèves à être des herméneutes éclairés du monde (cf les rapports du jury)... évidemment.
Je me suis brûlée avec ma bouilloire hier soir, je m'étais jamais (vraiment) brûlé de ma vie auparavant. C'était horrible. Je suis très douillette et paniquante alors ça n'aide pas ahah.
Jeanne Hyvrard (que je ne connais pas) a écrit tout un bouquin sur la couleur rouge (pas pour expliquer la couleur, simplement en écrivant chaque jour sur la couleur rouge : d'un objet vu autour d'elle, de ce à quoi cela lui fait penser...) : incroyable ! Je vois couler du bleu partout ces derniers temps. Mais le rouge, jamais. La couleur, ma couleur. Broyer du bleu (comme dit Lydie Dattas), exulter du rouge...
J'ai presque fini de traduire (pour moi, traduction de travail comme on dit ahah) The Love Book de Lenore Kandel et non seulement j'ai envie d'écrire comme elle (j'ai déjà tâtonné) mais je pleure devant ses poèmes plus que jamais (si beaux !)
Ces états d'exaltation me rendent presque malade mais je sens que je ne vis que lorsque je les ressens.
(J'ai été dans une telle émotion euphorique que j'en ai eu la nausée en juillet. Presque vomir de bonheur, comme c'est curieux !)
Et tout le reste du temps : travailler, faire la cuisine, etc où je ne vis pas. (Oui, Anaïs Nin disait la même chose).
Je sais aujourd'hui (ô mes désirs fluctuants) que tout ce qu'il y a de mondain dans la vie ne m'intéresse pas, ne m'intéresse plus. Prendre des verres dans des bars, partir en voyage, "gagner sa vie", décorer sa maison, se distraire de toutes les manières possibles : rien de tout ça ne m'intéresse (sinon comme expérience poétique, et encore). Toutes ces années passées dans des désirs erronés en pensant qu'il fallait désirer ce que les autres désiraient.
Alors que mon envie de me consacrer à une vie "spirituelle" (le mot est beaucoup trop pompeux), disons intérieure ou émerveillée ou partiellement ascétique et très probablement érémitique est présente depuis longtemps en moi. J'étais amère mais il y avait des bourgeons d'émerveillement et maintenant que tout, tout, tout fleurit : que je me rende à la grâce que je sens (que je suis).
Dans une vie dénuée d'artifice : à se donner toute entière aux feuilles des arbres et aux feux du ciel. à la vie, à la vie, à la vie. à la sève et au désir.
(Comme j'étouffe de ne pas vivre dans cette vie là !)
Non, je n'ai aucun pragmatisme : je resplendis. Transmutation poétique de tout. Je ne suis qu'un instrument à métamorphose et c'est tant, c'est tant.
I am but a character of Blue of Noon.

Ma bibliothèque est brisée en deux, je ne peux pas prendre tous les livres que je voudrais à chaque fois que je change d'endroit. J'ai laissé Le Bleu du ciel, et ce livre me manque terriblement depuis hier. (Pourtant j'ai peu le temps de relire).
De ces livres que j'aimerais toujours avoir avec moi... c'est comme la lettre de Černá : un déchirement de la savoir loin de moi. (Heureusement, le bouquin est si petit qu'il se transporte partout).

Je suis Le Bleu du ciel, c'est terrible. De l'extase à la nuit aux étoiles à l'irréalité à l'érotisme macabre et solaire. Ce roman que tout le monde ne peut pas lire : ce roman comme une lame de rasoir, ce roman que j'ai voulu partager et qui n'a pas été aimé, qu'une personne trop sensible n'a pas pu lire davantage parce qu'elle y était trop réceptive (comme moi mais c'est la matière dont je suis faite donc j'ai l'habitude).
Et qu'importe l'histoire : ce roman émotionnel, excessif, intérieur, désespéré, lumineux, cruel, magnifique, et surtout si juste, si juste. (Mais Bataille a la justesse de mes sensations).

En romançant, je pourrais aussi dire que Le Coupable m'a sauvé la vie... Alors la place qu'a Bataille dans mon existence.
Je suis si illuminée qu'il me faut relire ces livres. D'une autre perspective. J'y verrais toute cette lumière, éblouissement...
Ma vue a encore baissé et je me demande pourquoi ça s'est "autant" dégradé en 2 ans alors que ça semblait se stabiliser avant. Mais bon je suis encore jeune, donc ça évolue...
J'ai retrouvé une ordonnance de quand j'avais 14 ans et j'avais déjà -3,25 à l'oeil droit. J'ai toujours eu une grande différence entre les deux yeux (aujourd'hui je suis toujours deux fois moins myope de l'autre oeil), je me demande si, enfant, j'avais pas commencé à délaisser l'oeil qui voyait rien sans le savoir.

Avant je me reposais beaucoup sur ma vue, mais depuis je vis dans une sorte de semi flou permanent où je distingue les choses plutôt que d'essayer de les voir avec netteté. Ça explique peut-être pourquoi je laisse plus de place à l'odorat. (L'ouïe est sans doute toujours le sens sur lequel je m'appuie le plus.)
Je trouve vraiment pénible l'astigmatisme, c'est ça qui me plonge dans l'imprécision totale. J'ai l'impression d'avoir oublié ce que c'est que de voir des choses avec des contours nets, c'est comme si tous les coloriages de la réalité avaient débordé de partout. Sauf que c'est imperceptible, on sent juste qu'il y a quelque chose qui ne va pas mais on ne sait pas quoi.
(Pour moi qui lit énormément, c'est affreux, et en même temps on ne fait que reconnaître et pas lire les mots en général donc bon. Vivement que je change mes verres).
Je suis obligée de lire Cent ans de solitude et il y a un personnage, Remedios-la-belle, qui me fascine : je rêverais d'être comme elle. Pas pour sa beauté, mais pour sa "simplicité", sa spontanéité et son naturel à faire les choses que son corps ressent plutôt que de vivre selon des règles qui lui sont étrangères. Pas parce qu'elle est "divinisée" (même si !) mais passer toute la journée à se baigner, à attendre d'avoir faim pour manger, à faire des choses toutes simples, quel bonheur ce doit être. Être si indifférente au monde conventionnel !

Fascination infinie pour son "excentricité" qui la fait passer pour une simple d'esprit. Qu'elle passe des semaines entières à vivre "en décalé" par rapport aux autres dans la mesure où elle ne mange que quand elle est a faim... et pas à heures fixes !
Elle aurait voulu se promener nue parce qu'elle ne voit pas l'intérêt des vêtements ; mais comme on l'a obligé, elle porte un unique vêtement simple à enfiler, pratique.
Fascinante... !
Je l'attends, mais à quoi bon, puisque je ne supporte pas l'attente ? Puisque l'on ne se doit rien ? Rien.
Ce n'est qu'une chimère et un hasard et une obsession. (J'ai été si heureuse !) (Dans l'absence, le monde s'est écroulé).
Être raisonnable m'ennuie terriblement. Travailler en plein août. Parier sur une vie qui ne m'intéresse pas. Pourtant, c'est ce que j'ai voulu, non ? Je sais ce que je fais ces trois prochaines années. Je suis tellement agacée par ces livres à ficher, les manuels de grammaire à avaler, le latin, etc. Je cherche une porte de sortie mais c'est peut-être un refus d'être raisonnable, refus d'être adulte. Tout le monde travaille et personne n'en fait tout un foin.
La merveille n'était que pathologique. Ou elle était pathologique et reste merveilleuse, à voir...
Je supprime tout ce que j'ai écrit sur un autre site (flemme immense de le faire ici, ce serait trop long, j'avais déjà essayé...) : une confirmation que je suis complètement cinglée. Complètement cinglée.
Mais tant que je ne fais de mal à personne, c'est ok.

(Cette croyance un peu absurde que si je supprime tout, ça ira mieux. Que je recommencerais de zéro.)
J'écris, naturellement, pour sublimer la douleur, pour qu'elle soit supportable,
J'écris, surtout, pour être aimée,
mais ça ne fonctionne pas, ça ne fonctionne pas,
j'écris pour être lue, pour combler la solitude, pour attirer la pitié, pour mendier de l'amour,
j'écris pour qu'on m'aime - quelle idiotie
j'écris pour quelqu'un, j'écris pour qu'il m'aime, je lui donnerais tous mes poèmes
j'écris pour quelque chose qui n'est pas possible : je ne suis pas aimable. L'écriture ne sert pas à être aimée. ça n'a de toute façon jamais marché. Je suis restée seule.
Je les ai regardé m'aimer - mais ça ne marche pas, non. Je donnerais n'importe quoi, je donnerais mon corps puisque ce n'est que ça qu'ils veulent : juste pour avoir l'impression d'être aimée
L'écriture n'a jamais servie qu'à vouloir être aimée : mais il faut arrêter d'écrire puisque ça ne marche pas, puisque après, c'est pire,
il faut arrêter d'écrire, partir dans un ashram (ça ou mourir), arrêter mes études littéraires, arrêter la littérature, jeter mes livres, faire place nette. Il faut jeter les livres, l'écriture et les mots.
Douleur immense au ventre. Peur de m'évanouir.
J'ai mangé trop vite parce que j'avais faim. J'ai pris un dessert alors que j'avais déjà mal au ventre. Devenir un trou, manger comme elle.
Ce qui ne m'arrivera jamais, mon corps est un supplice en ce qui concerne l'ingestion.
J'ai trop mangé parce que j'avais la tête qui tourne de faim. Ce qui m'arrive tous les jours. Presque. Je voudrais m'allonger, fermer les yeux : je ne peux pas.
Je lis Pizarnik en me tordant de douleur : je n'ai pas moins mal qu'elle.
Mais peut-être que la tristesse et la rage se muent en douleur. (Je la lis, j'écris comme elle). Elle a raison, je ressens certains de ses mots comme des crocs plantés dans mes bras.
A la fin du mois d'août, j'aurais les cheveux tachés de rouge : bonheur.
"J'ai découvert par grand hasard et sans croire beaucoup à l'astrologie, que le 21 novembre précisément, jour de mon anniversaire, notre terre sort de l'influence du Scorpion pour entrer dans celle du Sagittaire"
Je suis tombée sur cette citation et JE suis née un 21 novembre donc ça m'a intriguée, mais elle a été écrite par Gide (dons son Journal) sauf qu'il est écrit partout qu'il est né le 22 alors je suis confuse. (Je suis scorpion ascendant sagittaire d'ailleurs)
Je viens d'enregistrer un poème que j'ai lu à voix haute, comme dans le temps, et ma langue trébuche beaucoup moins, alors c'est plus facile, plus plaisant à enregistrer pour moi.
J'écoute ma voix et oui, elle me paraît étrange, mais pas étrangère, parce que je la reconnais (je me reconnais) à ma manière chaotique de lire, à briser le rythme des phrases, à tirer en longueur certains mots et en manger d'autres, à baisser et hausser la voix tour à tour, sans aucun respect de la ponctuation, au rythme des battements de mon cœur, de ma timidité qui monte jusqu'à mes lèvres.
(Et qu'on me dise encore que la langue française n'a pas d'accentuation particulière, à moi qui la chante, qui la cahote.)
Mais je continuer de penser que je dois être une très mauvaise lectrice, on ne doit rien comprendre ! Je ne "mets pas le ton" au bon endroit. Je ne remarque souvent la ponctuation qu'après avoir lu et je comprends peu ce que je lis parce que je suis trop préoccupée par ma voix (voire mes gestes), mon auditoire. (De toute façon dès qu'il est question d'un tiers je perds mes moyens...)
La première carte de mon nouveau tarot que j'ai tirée est le diable - j'aime bien l'idée.
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