Profil (1031)
Questions/Réponses (17)

Il y a le soleil, et rien d'autre.

Suivre
J'ai du mal avec la musique, parce que ça me donne souvent envie de vomir, alors quand j'ai passé une nuit horrible (j'ai cru que j'allais m'évanouir tellement j'ai eu mal au ventre - j'ai probablement mal digéré un truc), pitié, que la musique dans la rue s'arrête. (Quelle idée d'avoir mal au ventre le jour de la fête de la musique ?)

(Et puis de toute façon j'ai les oreilles trop sensibles pour ce genre de trucs, j'ai toujours été l'enfant qui se bouchait les oreilles parce que tout était trop fort...)

Et c'est donc sans surprise le bar bruyant du coin de la rue (rebaptisé ainsi parce que l'autre bar qui est beaucoup plus proche de chez moi ne fait aucun bruit... ils devraient prendre exemple) qui fait de la musique de dingue. Le principe de voisinage doit donc leur être inconnu (et je plains les clients puisque c'est déjà trop fort pour moi ?!) puisque le vendredi et le samedi leurs clients aussi sont bruyants. (C'est aussi grâce à eux que je sais qu'il est proche d'1h quand j'entends des claquements de tables et de chaises). Et je prends donc jusqu'à minuit : on va encore bien dormir !
Ceci dit, je vais m'enfermer dans ma salle de bain pour lire un bouquin et ça, ça va lui donner une saveur particulière - l'impression d'avoir treize ans et de me cacher pour lire un livre "interdit" : c'est très chouette !

Et donc : leur but était d'augmenter le son au fur et à mesure que la soirée avance ? J'ai l'impression que la soirée est chez moi, quelle horreur. (Et dire que je pensais bien dormir comme j'ai agonisé de 2 à 3h cette nuit...)
Après les abricots qui m'ont donné des frissons (le contact râpeux de leur peau sur ma langue !), les pêches qui embaument mon appartement et qui me donnent l'impression de boire une gorgée de parfum en les mangeant !
Que mes bonheurs effraient autant que mes malheurs - et pour la même raison : leur intensité, leur excès.
Mon sourire éclate au visage des gens et moi je continue de célébrer la vie, en solitaire !
Mon symbole n'est ni la mort, ni le suicide, c'est la renaissance (en lettres capitales). (Ou dans un autre mot que j'affectionne aussi : la palingénésie).
(Même si c'est plutôt le mot extase que j'inscrirais sur le livre de ma vie !)
Oui, comme dit Pizarnik, "mort et résurrection" mais j'insiste sur le deuxième... Je meurs à mon malheur (violence, excès) pour renaître, et pour de bon (si seulement) à mon bonheur. Me réveiller tous les matins et pleurer de joie pour ce simple fait : être. Fondre sous les rais du soleil, rire aux éclats avec le passage des saisons, en voyant à quel point la verdure change la physionomie des parcs ! Mais oui, que d'extase, que d'extase...
Je suis en feu, en feu, en feu, comme la lumière court dans mes veines avec plus de vitalité que ce sang que j'associe - et d'autres avec moi - avec la peine et la mélancolie que l'on déverse dans l'écriture.

Il y a trop de lumière dans mon rire pour le raccorder à mon désespoir et je porte des ténèbres si radicales qu'on ne me suit plus dans mes éclats de joie.

(Aussi : découvrir peu à peu qu'à mes "crises de solitude" répondent des "crises de joie").
Qui eût cru que Karolína Muchová allait me faire pleurer ?

(Comme quoi, je peux aussi être émue devant des événements humains... - je ne suis pas qu'air et ciel)
"Orage stationnaire" : je suis é b l o u i e, c'est clairement mon temps favoris ! Les illuminations des éclairs sont magiques (le tonnerre de moindre qualité, hélas, c'est ce que je préfère)

[ça me rappelle toujours une crise que j'avais eu, ça devait être en 2017, où j'avais fait une obsession sur l'orage ! Orage que j'attendais en vain, foudre qui devait métaphoriquement me transpercer - j'aime toujours autant cette image d'ailleurs, comme quoi, j'étais déjà fana de la lumière]
Don’t you see that BEAUTY is an intoxication
J'ai versé quelques larmes en lisant un énième papier universitaire, parce que ce que je lisais m'émouvais (mais Hrabal, c'est tellement mon esthétique, je me disais cet été que si j'étais triste, il me fallait aller ouvrir une de ses œuvres pour me rappeler de voir la beauté partout) - et je continue de me dire que je dois être dingue. Les écrits universitaires ne sont pas faits pour émouvoir. C'est toujours cette dissociation entre mon intensité émotionnelle et la froideur de la connaissance ou je ne sais trop quoi. Je déteste réussir des concours, je veux seulement être émue !
(Pendant que j'écris ça, l'immeuble en face est ORANGE du fait du soleil, mais comme c'est beau, comme c'est beau - et le ciel qui paraît d'autant plus sombre...)
On m'a conseillé I Await the Devil's Coming, de Mary MacLane. J'ai lu des citations et là encore j'en suis presque dingue. "Il n’y a aucune satisfaction à être une folle — absolument aucune". Et ça, encore, ce n'est qu'un cri. (Comme si, quand c'était quelqu'un d'autre qui le disait, ça donnait du poids à ce que je ressens/pense ; la seule manière de communiquer).
Je lève mon verre au fait que le bonheur m'empêche de dormir ce soir. "Mort et résurrection" : j'ai toujours besoin de toucher le fond et miraculeusement, je perds mon tragique. (Le tragique, c'est de se prendre au sérieux. Croire que le bonheur est une affaire sérieuse, par exemple. Alors qu'il suffit de se laisser vivre. J'ai beau avoir du mal à rédiger mon mémoire, j'ai conscience de faire exactement ce dont je rêve : travailler sur des langues slaves sans avoir besoin de les parler mais seulement de les comprendre - et j'ai encore 2/3 ans pour les comprendre ! Ça, par exemple, c'est du bonheur. Même si je ne peux pas me consacrer à devenir écrivaine si je décide d'essayer de poursuivre une carrière universitaire. Au début au moins.)
J'ai été excessive - je ne sais pas si je le regrette.
Maintenant je suis calme, comme bercée par la mer : dans cette chaleur et ce vent qui dans le soleil sent la mer...
(Mais Sylvia Plath me hante, viens de voir une story qui la citait ?!)
This is ironic
that women were deprived of creative power because they already are a work of art in themselves
(they couldn't be artists since they were art iself - the muse)
and I'm trying to make my life a work of art
Though nobody writes me - I'm making the script, I write myself
Old-fashioned of course but still !
And avant-garde makes no sense about that statement (art had to be virilized but the boundaries between art and life had to be erased. The "virile" artist became art itself, didn't he ?)
jamais je n'avais pleuré pour un homme
mes larmes étaient vertes
au parc
comme le blanc des murs de mon adolescence
je comprends que le malheur peut aussi être vert
sans faire l'erreur de me jeter sous un train ou
de demander l'absolution
je comprends que l'excès n'est qu'une autre solitude
un détail chromatique
qui m'empêche de marcher
Je collectionne les citations qui bouleversent et qu'en faire ? Chacune d'elle mériterait un roman - mais j'en serais peut-être vite lassée, à court de mots. Chacune mérite au moins un poème vécu, c'est-à-dire une hallucination complète dans chacun de mes pas, chaque fibre de mon être.

"Advienne que pourra : rien, vous ou la mort." Unica Zürn

"Ma forme authentique est l'automatisme affectif." Alejandra Pizarnik

"Je jetterais sans hésiter mon manuscrit dans la Seine pour être aimée." Violette Leduc

"À quoi bon baisser la tête si le ciel est haut ?" Benjamin Péret

"Simple accumulateur qui prend l'électricité nécessaire n'importe où il y a du courant - voilà ce que je suis. Voilà ce qu'il faut être. Mes passions me sont merveilleusement indifférentes (interchangeables selon la meilleure occasion, pour ainsi dire à volonté). Leur résultat prodigieux sur mon âme m'intéresse par-delà tout scrupule." Claude Cahun
Je ne sais pas si j'ai besoin qu'on m'aime de manière excessive parce que, moi, je ne sais pas aimer (et que je ne saurais aimer qu'en réponse, qu'en miroir, qu'en apprenant à éprouver les mêmes sentiments qu'un autre) ou si j'aime de manière excessive mais sans amour aucun, je veux dire sans rien de concret et sans rien vouloir concrétiser, simplement pour l'expérience de ces sensations en moi ou si être aimée est une impossibilité et un supplice.
Toujours aussi bouleversée d'entendre parler d'artistes qui avaient une manière d'être décalée et inadaptée à la société ou qui étaient désespérés ou qui ont été diagnostiqués (parfois à tort !) comme ayant une maladie mentale.
Je cherche ma voie - l'art est une manière de laisser libre court à mon 'excentricité' (pas au sens d'extravagance mais j'ai l'impression de me trouver aux limites extérieures du cercle, ne pas avoir les codes, vivre toutes les actions banales comme des avalanches émotionnelles épuisantes et merveilleuses) mais l'argent est roi et cette peur de ne pas 'gagner ma vie' (Alejandra aurait sans doute dit 'perdre sa vie') me ronge. Et le poids de la maladie mentale de ma mère qui plane comme une ombre au-dessus de ma tête.
Je crois que je n'endure ma vie qu'à condition de pouvoir 'faire de l'art' même si ça ne signifie pas grand chose et même si ça n'implique pas d'être reconnue (par tous) ou publiée. ça me suffit de pouvoir exposer mes visions (mot trop connoté) à un tiers, même d'être lue d'un.e seul.e tant que je le sais. Parce qu'être reconnue d'un.e seul.e n'a pas de prix ; c'est franchir le mur insurmontable de la solitude - même momentanément. (Savoir que mes bizarreries sont aussi un mur qui ne me permet pas d'atteindre les autres !)
Je suis très contente du programme de l'agreg, c'est pas forcément des choses que j'aime (sauf le réalisme magique, j'ai fait un fixette dessus l'an dernier sans avoir pu l'approfondir) mais on a surtout évité les choses que je déteste (j'ai du mal avec beaucoup de classiques - heureusement qu'on n'a pas eu un roman de Victor Hugo !) et c'est pas rien !
Par contre, parmi tous les auteur.ice.s fantastiques du 20e, on nous (re)met Sarraute que j'ai déjà vue pour un autre concours. Heureusement que son théâtre est mieux que ses Tropismes.

Mais ça m'avait pas manqué d'entendre ces personnes de ma classe être dédaigneuses envers celleux qui parlent des cours (en l'occurrence du programme de l'agreg). Je ne comprends vraiment pas. Elles vont aussi passer le concours, je ne vois pas l'intérêt de se vanter de 'ne pas être au courant qu'il y a un site qui donne le programme' (tout en le demandant quand même) ou de se moquer de celleux qui s'y intéressent. ça me rappelle pourquoi j'étais restée à l'écart l'an dernier.
J'aime ce que je fais, même si je suis complètement perchée, même si je ne me retrouve pas dans l'académisme et que je n'arrive pas à intérioriser les codes (ce qu'elles font si bien, pourtant !) ; je m'y enflamme, je m'y exalte, je m'y consacre jusqu'à y donner presque tout mon temps et tout mon être. Et c'est parfois dur de rencontrer cette hostilité : le regard des autres me blesse, il relègue dans la solitude, il annonce que mes exaltations seraient moquées si je les partageais.
Je suppose que j'y arriverais, à devenir celle que je veux, à vivre mes illuminations intellectuelles et mes extases du quotidien. Que la solitude sera belle... !
Dans le genre même mes rêves partagent mes mots multiplans, hier j'ai rêvé que je demandais à ce qu'on me change de ligne téléphonique (c'était le mot que j'employais) et on se trompait et je découvrais qu'on m'avait changé de ligne de train. Avec pour destination la ville de "Florettes" dans le Sud.

J'ai cherché, il y a un quartier qui s'appelle Les Florettes à Cabasse dans le Var. (Que je ne connais évidemment pas).

(Même si c'est le principe du rêve, passer son temps à faire ça dans la réalité c'est incroyable et épuisant et c'est plus fort que moi).
Entendu parler de VIH et de pornographie (ç'aurait pu être moi) dans le métro ; me suis mise à rigoler presque à gorge déployée mais - des années d'entraînement à rire silencieusement ; au magasin de l'autre côté "ce qu'il y a entre le moi et le surmoi, c'est l'entre-soi" ou "de la chaleur humaine, putain" - magnifique
Défaut de proprioception ou d'oreille interne
Le monde est une aire de jeu ou un champ de mines
Je me jette sur les autres tête la première et mon crâne s'ouvre et j'écris avec tout ce sang qui ruisselle, coule, tout ce sang, et l'écriture comme un vol, en échange de l'amour comme un viol,
je me suis précipitée et j'espérais le choc, avide, sans le dire, je l'ai attendu religieusement, j'ai languis impatiemment
les apothéoses pleines de sang, de désastre, de solitude, de tragédie, de lâcheté, d'amour
je me suis fracassée avec délice, tremblante, et tout ce qui coulait, tout ce qui coulait !
des mots pleins les lèvres, gonflées, comblées les lèvres
et tout l'effondrement à perdre haleine
et tout l'effondrement
The most beautiful most naked and most tragic splendours
The oppositions between suns and darknesses
In night’s forever black protective space
The deepest ecstasy in unknown arms

All things that are no more
And yet are born in agony at dawn
See thee and lift thee up ineffable uproar
Innumerable flaming fireless sex of stars

Love’s flame too flaming and too crucified
Upon the intimate blackness of our eyes
Desert of lov
Organ of God.

Pour me rappeler de lire Pierre Jean Jouve
"Suite à une intervention pique-nique, le trafic est interrompu".
J'ai été très surprise d'entendre ça en entrant dans le métro, j'ai tout de suite imaginé que des gens étaient descendus sur les rails pour faire un pique-nique ?!
Puis j'ai entendu la personne à côté de moi demander s'il avait bien été dit ça, mais non, c'était une intervention technique. Ah !
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7