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“Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.” Fondements, Emmanuel Kant

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"Se marier, fonder une famille, accepter tous les enfants qui naissent, les faire vivre dans ce monde incertain et même, si possible, les guider un peu, c'est là, j'en suis persuadé, l'extrême degré de ce qu'un homme peut atteindre." Lettre au père, Franz Kafka
"Prenons l'exemple des gestes. L'individu et le social s'y mêlent inextricablement ; néanmoins, nous y sommes extrêmement sensibles, et nous y réagissons comme d’après un code, secret et compliqué, écrit nulle part, connu de personne, entendu par tous. Ce code ne se rattache pas à l'organique. Au contraire, il est aussi artificiel, aussi redevable à la tradition sociale que la religion, le langage et la technique industrielle. Comme toute conduite, le geste a des racines organiques, mais les lois du geste, le code tacite des messages et des réponses transmis par le geste sont l’œuvre d'une tradition sociale complexe." L’influence des modèles inconscients sur le comportement social, Edward Sapir
"Que signifient les idéaux ascétiques ?
Chez les artistes, rien, ou trop de choses différentes ; chez les philosophes et les savants, quelque chose comme du flair et de l'instinct pour les conditions préalables les plus favorables à la haute spiritualité ; chez les femmes, au mieux, un surplus de charme s'ajoutant à leur séduction, un peu de morbidezza [délicatesse, douceur] sur de la belle chair, le côté angélique d'une jolie bête pulpeuse ; chez ceux qui sont physiologiquement accidentés et aigris (chez la majorité des mortels) une tentative de se présenter à leurs yeux comme «trop bons» pour ce monde, une forme sainte de débauche, leur arme fondamentale dans le combat contre la lente douleur et l'ennui ; chez les prêtres, l'authentique croyance de prêtre, leur meilleur instrument de puissance, et aussi la «suprême» autorisation d'accès à la puissance ; chez les saints, enfin, un prétexte à l'hibernation, leur novisama gloriae cupido [le tout dernier désir de gloire], leur repos dans le néant («Dieu»), leur forme de démence.
Mais quant au fait que de manière général l'idéal ascétique ait tant signifié pour l'homme, cela exprime le fait fondamental de la volonté humaine, son horror vacui [horreur du vide] : elle a besoin d'un but, - et elle préfère encore vouloir le néant plutôt que ne pas vouloir. " Troisième traité, La Généalogie de la morale, Nietzsche
"Aren't we all monster inside ?" Elfen Lied, Lynn Okamoto
"Autant pas se faire d'illusions, les gens n'ont rien à se dire, ils ne se parlent que de leurs peines à eux chacun, c'est entendu. Chacun pour soi, la terre pour tous." Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline
"- God can help you.
- Is that what God does? He helps? Tell me, why didn't God help my innocent friend who died for no reason while the guilty roam free? Okay, fine. Forget the one-offs. How about the countless wars declared in his name? Okay, fine. Let's skip the random, meaningless murder for a second, shall we? How about the racist, sexist, phobia soup we've all been drowning in because of him? And I'm not just talking about Jesus. I'm talking about all organized religion exclusive groups created to manage control, a dealer getting people hooked on the drug of hope, his followers nothing but addicts who want their hit of bullshit to keep their their dopamine of ignorance, addicts afraid to believe the truth that there is no order, there's no power, that all religions are just metastasizing mind worms meant to divide us so it's easier to rule us by the charlatans that want to run us. All we are to them are paying fanboys of their poorly written sci-fi franchise. If I don't listen to my imaginary friend, why the f should I listen to yours? People think their worship's some key to happiness. That's just how he owns you. Even I'm not crazy enough to believe that distortion of reality." Mr Robot, Sam Esmail
"J'ai du respect envers les humains qui ont vécu pleinement leur vie." Death parade, Yuzuru Tachikawa
"[...] Il leva la tête et s’aperçut qu’il descendait en droite ligne d’un trou brillant comme une étoile, au plus haut de la voûte. Son cœur aussitôt bondit dans sa poitrine et l’espoir exaltant lui vint de s’évader de ces miasmes où il croupissait. Avidement, il empoigna le fil et de toutes ses forces se mit à grimper. En bon voleur qu’il était, il savait agilement escalader dans les ténèbres, mais l’étoile était lointaine, et le paradis plus haut encore. Il s’essouffla à s’élever, perdit ses forces, et bientôt incapable de mettre un poing devant l’autre, il décida de s’accorder un instant de repos. Il cessa donc de se hisser et regarda en bas. Il ne s’était pas exténué en vain : les marais infernaux étaient déjà presque indistincts, perdus dans une brume fauve, et dans l’air qu’il respirait ne régnait plus l’oppressante puanteur qui accablait les lieux d’où il venait. « Encore un effort et je suis sauvé », se dit-il avec une jubilation féroce. « À moi le paradis, à moi ! ». Avant de reprendre son ascension, à nouveau il pencha la tête pour se donner courage et s’emplir une dernière fois le regard de l’enfer qu’il fuyait. Alors il vit, au fond des fonds, semblables à des fourmis dans des lueurs de feux, des grappes de damnés, affolés d’espérance, s’agripper au bout de la fine corde qu’il gravissait, et s’élever à sa suite. « Malheur, se dit-il, ne voient-ils pas que ce fil est fragile ? Il ne me supporte que par miracle. Comment pourrait-il résister à cette armée de malandrins ? Il va se rompre, et nous allons tous retomber en enfer, moi et ces maudits invivables ! »    
- Halte ! cria-t-il de toutes ses forces, tremblant d’effroi et de colère. Qui vous a permis de grimper ? Ce fil est à moi, à moi seul, damnés, lâchez-le !    
À peine avait-il dit ces mots, la bouche contre ses poings, que le souffle de sa voix - ce seul souffle - brisa le fil tout net. Au bord du lac du paradis, Shakiamouni vit Kandata tomber comme un point de braise et tournoyer jusqu’à se fondre dans les lointaines brumes infernales. Il était à jamais perdu maintenant. Rien ne pourrait plus le sauver. « Comme les hommes sont étranges et peu simples », se dit le dieu, soudain mélancolique. « Pourquoi ce brigand a-t-il voulu se sauver seul ? » Il reprit sa promenade paisible au bord de l’eau, dans la brise indifférente et les fleurs au parfum parfait. Il était midi au paradis et le soleil dans le ciel n’avait pas encore rencontré le moindre nuage." Le fil de l'araignée (Partie 2), Akutagawa Ryūnosuke
"Voici ce qui advint, un jour, au paradis. Shakiamouni flânait solitaire et serein dans la beauté des fleurs au bord d’un lac céleste. La brise parfumée ridait à peine l’eau. C’était un matin de printemps ordinaire, doux et parfait. Or, comme ce dieu tranquille cheminait à pas lents dans l’herbe tiède de la rive, son regard se laissa captiver par le scintillement du soleil sur les vagues transparentes. Il fit halte, et le désir lui vint de regarder, au travers de l’eau claire, ce qui se passait ce matin-là dans le tréfonds du monde où était l’enfer. Car sous ce lac du paradis, infiniment lointains mais parfaitement visibles aux yeux divins de Shakiamouni, étaient les marais de sang et de feu où remuait la foule épaisse des damnés. Parmi cette foule, le dieu remarqua un homme qui se débattait plus furieusement que les autres, s’acharnait à se hisser sur les échines, à tendre les mains aux cieux vides, à s’agripper aux flammes errantes pour hurler sa révolte dans les fumées de soufre. Shakiamouni le reconnut : c’était Kandata, un bandit de grande force et de haute gueule. Cet homme n’avait occupé son séjour terrestre qu’à piller, incendier, assassiner et violer sans vergogne. Avait-il jamais eu le moindre élan de bonté, même infime ? Shakiamouni s’interrogea, et lui vint, comme une brume légère, un souvenir. Un jour que Kandata traversait une forêt, traqué par une armée de justiciers, il avait failli sur son chemin écraser une araignée. Mais il avait retenu sa botte, par respect pour la vie de cette bête, et avait eu pour elle une fugitive pensée fraternelle. Shakiamouni savoura cet événement menu dans son esprit avec un bonheur imperceptible, mais infini. « Peut-être est-il possible de racheter ce Kandata », se dit-il. Près de lui une araignée du paradis tissait sa toile entre deux fleurs de lotus. Il saisit délicatement son fil entre ses doigts d’ivoire et, à travers les eaux du lac, le dévida jusqu’aux marécages de l’enfer. Au milieu des maudits épuisés de tortures dont les faces blafardes et gémissantes dérivaient autour de lui, Kandata, seul rebelle, battant les flaques sanglantes et chassant les feux follets comme nuées d’insectes, vit tout à coup luire ce fil d’araignée dans le ciel noir. [...]" Le fil de l'araignée (Partie 1), Akutagawa Ryūnosuke
"Elle me rappelle malgré moi la jeune personne étique et malingre que vous regardez parfois avec pitié, parfois avec une charité compatissante, et que parfois aussi, tout bonnement, vous ne remarquez pas, mais qui tout à coup, en un instant, à l'improviste, devient une beauté merveilleuse, inexplicable, tandis que, stupéfait, enivré, vous vous demandez malgré vous : quelle force a fait briller d'un tel feu ces yeux pensifs et tristes ? [...] Qu'est-ce qui a soudain appelé la force, la vie et la beauté sur le visage de cette pauvre fille, l'a illuminé d'un pareil sourire, l'a animé d'un rire aussi éclatant, aussi étincelant ?" Les Nuits blanches, Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski
"Parfois, dit le Contrôleur, il faut voir pour croire. Et d'autres fois - et il se pencha pour donner plus de poids à ses paroles - les choses les plus réelles de ce monde sont justement celles que l'on ne peut voir." Le Pôle-Express, Ellen Weis
"Il est parfaitement concevable que la splendeur de la vie se tienne prête à côté de chaque être et toujours dans sa plénitude, mais qu’elle soit voilée, enfouie dans les profondeurs, invisible, lointaine. Elle est pourtant là, ni hostile, ni malveillante, ni sourde, qu’on l’invoque par le mot juste, par son nom juste, et elle vient. C’est là l’essence de la magie, qui ne crée pas, mais invoque." Journal intime, Franz Kafka
"Une main sur son épaule. Il la repoussa impatiemment. L"ombre lui faisait signe, sous la pluie, l'appelait, pour qu'il vienne marcher, pour qu'il vienne jouer le jeu. Et il était temps de partir. La route allait être longue. Les yeux aveugles, les mains tendues devant lui comme pour demander l'aumône, Garraty marcha vers l'ombre. Et quand la main toucha de nouveau son épaule, il trouva la force de courir." Marche ou crève, Stephen King
"Souvenez-vous de nous. Souvenez-vous de notre existence." Zankyou no Terror, Shinichirō Watanabe
"- Sais-tu que Dmitri veut l'épouser ?
- Elle ne voudra pas de lui.
- Non, non, elle ne voudra pas de lui, s'écria le vieillard frémissant de joie, comme si on ne pouvait rien lui dire de plus agréable. Dans son enthousiasme, il saisit la main d'Aliocha et la serra contre son cœur. Des larmes même brillèrent dans ses yeux. [..] La tête me fait mal, Aliocha ... tranquillise-moi, sois mon bon ange, dis-moi la vérité !
- Toujours la même idée ? fit tristement Aliocha.
- Non, non, je te crois ; mais va chez Grouchegnka ou tâche de la voir ; demande-lui au plus tôt - pénètre son secret - qui elle préfère : lui ou moi ? Le peux-tu ?
- Si je la vois, je lui demanderais, murmura Aliocha confus.
- Bon, elle ne te le diras pas, interrompit le vieillard, c'est une enfant terrible. Elle commencera par t'embrasser en disant que c'est toi qu'elle veut. Elle est fourbe et effrontée ; non, tu ne peux pas aller chez elle.
- En effet, mon père, ce ne serait pas convenable."
Les Frères Karamazov, Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski
"You’re waiting for a train, a train that will take you far away. You know where you hope this train will take you, but you can’t be sure. But it doesn’t matter - because we’ll be together." Inception, Christopher Nolan
"Ah ! mes enfants, reprit-il, mes petits cochons ... pour moi ... je n'ai jamais trouvé une femme laide, voilà ma maxime ! Comprenez-vous ? Non, vous ne le pouvez pas. [...] D'après moi, toute femme offre quelque chose de fort intéressant, particulier à elle seule ; seulement il faut savoir le découvrir, voilà le hic ! C'est un talent spécial ! Pour moi, il n'y a pas de laideron. Le sexe à lui seul fait déjà beaucoup ... Mais cela vous dépasse ! Même chez les vieilles filles, on trouve parfois des charmes tels, qu'on se demande comment des imbéciles ont pu les laisser vieillir sans les remarquer. Il faut d'abord étonner une va-nu-pieds, voilà comment il faut s'y prendre. Tu ne le savais pas ? Il faut qu'elle soit émerveillée et confuse de voir un "monsieur" amoureux d'un museau comme le sien. Par chance, il y a et il y aura toujours des maîtres pour tout oser, et des servantes pour leur obéir, cela suffit au bonheur de l'existence !" Les Frères Karamazov, Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski
"Ils sont sauvages, de même que nous appelons sauvages les fruits que nature, de soi et de son progrès ordinaire, a produits : là où, à la vérité, ce sont ceux que nous avons altérés par notre artifice et détournés de l'ordre commun, que nous devrions appeler plutôt sauvages. En ceux-là sont vives et vigoureuses les vraies et plus utiles et naturelles vertus et propriétés, lesquelles nous avons abâtardies en ceux-ci, et les avons seulement accommodées au plaisir de notre goût corrompu." Des Cannibales, Montaigne
"Même la plus pure vérité, quand on l'impose par la violence, devient un péché contre l'esprit. Mais l'esprit est un élément mystérieux. Insaisissable et invisible comme l'air, il semble s'adapter docilement à toutes les formes et à toutes les formules. Et cela pousse sans cesse les natures despotiques à croire qu'on peut le comprimer, l'enfermer, le mettre en flacon. Pourtant toute pression provoque une contre-pression, et c'est précisément quand l'esprit est comprimé qu'il devient explosif : toute oppression mène tôt ou tard à la révolte." Conscience contre violence, Stefan Sweig
"Toutes les différentes réactions biologiques de mon corps me poussent à croire que mes actes sont ceux d'une personne saine d'esprit et bonne. Vous ne pouvez pas mesurer mes péchés. Si quelqu'un pouvait me juger, ce serait une personne capable de me tuer en se basant sur sa propre volonté. Je ne serais pas tué par une machine, mais par ta propre volonté. Ce serait une magnifique façon de finir ma vie. Tu sens maintenant tout le poids qui repose sur ton index, non ? [..] Descartes a dit que ceux qui sont incapables de prendre leurs propres décisions le sont car, soit leurs désirs sont trop forts, soit ils manquent d'intelligence. [...] Vise maintenant avec l'envie de me tuer." Psycho-Pass, Gen Urobuchi
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