"Ah ! mes enfants, reprit-il, mes petits cochons ... pour moi ... je n'ai jamais trouvé une femme laide, voilà ma maxime ! Comprenez-vous ? Non, vous ne le pouvez pas. [...] D'après moi, toute femme offre quelque chose de fort intéressant, particulier à elle seule ; seulement il faut savoir le découvrir, voilà le hic ! C'est un talent spécial ! Pour moi, il n'y a pas de laideron. Le sexe à lui seul fait déjà beaucoup ... Mais cela vous dépasse ! Même chez les vieilles filles, on trouve parfois des charmes tels, qu'on se demande comment des imbéciles ont pu les laisser vieillir sans les remarquer. Il faut d'abord étonner une va-nu-pieds, voilà comment il faut s'y prendre. Tu ne le savais pas ? Il faut qu'elle soit émerveillée et confuse de voir un "monsieur" amoureux d'un museau comme le sien. Par chance, il y a et il y aura toujours des maîtres pour tout oser, et des servantes pour leur obéir, cela suffit au bonheur de l'existence !" Les Frères Karamazov, Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski