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“Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.” Fondements, Emmanuel Kant

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"La dissemblance entre la naissance de l'amour chez les deux sexes doit provenir de la nature de l'espérance qui n'est pas la même. L'un attaque et l'autre défend ; l'un demande et l'autre refuse, l'un est hardi, l'autre très timide.
L'homme se dit : « Pourrais-je lui plaire ? voudra-t-elle m'aimer ? »
La femme : « N'est-ce point par jeu qu'il me dit qu'il m'aime ? est-ce un caractère solide ? peut-il se répondre à soi-même de la durée de ses sentiments ? » C'est ainsi que beaucoup de femmes regardent et traitent comme un enfant un jeune homme de vingt-trois ans ; s'il a fait six campagnes, tout change pour lui, c'est un jeune héros." De l'Amour, Stendhal
"L'excès de la pudeur et sa sévérité découragent d'aimer les âmes tendres et timides, justement celles qui sont faites pour donner et sentir les délices de l'amour.
Chez les femmes tendres qui n'ont pas eu plusieurs amants, la pudeur est un obstacle à l'aisance des manières, c'est ce qui les expose à se laisser un peu mener par leurs amies qui n'ont pas le même manque à se reprocher. Elles donnent de l'attention à chaque cas particulier, au lieu de s'en remettre aveuglément à l'habitude. 
*Le tempérament mélancolique, que l'on peut appeler le tempérament de l'amour. J'ai vu les femmes les plus distingués et les plus faites pour aimer donner la préférence, faute d'esprit, au prosaïque tempérament sanguin." De l'Amour, Stendhal
"So we flock to performers by the thousands because we’re the few that have found an audience, and then I’m supposed to get up here and say ‘Follow your dreams,’ as if this is a meritocracy? It is not. I had a privileged life. And I got lucky. And I’m unhappy." Bo Burnham
"Aimer, c'est avoir du plaisir à voir, toucher, sentir par tous les sens, et d'aussi près que possible un objet aimable et qui nous aime." De l'Amour, Stendhal
"Tout homme qui, ne serait-ce que parfois le soir en s'endormant, a tenté de pénétrer l'obscurité de son inconscient, sait qu'il a vécu pour lui-même. Ceux qui ne peuvent trouver leur plaisir dans le monde de la dominance et qui, drogués, poètes ou psychotiques, appareillent pour celui de l'imaginaire, font encore la même chose.
Alors, le contact humain, la chaleur humaine, qu'en faites-vous ?
- Ce que les hommes ont à communiquer entre eux, la science et l'art, ils ont bien des moyen d'en faire l'échange. J'ai reçu d'eux plus de choses par le livre que par la poignée de main. Le livre m'a fait connaître le meilleur d'eux-mêmes, ce qui les prolonge à travers l'Histoire, la trace qu'ils laissent derrière eux.
Mais combien d'hommes ne laissent pas de trace écrite et qu'il serait enrichissant de connaître ? Ceux qui souffrent et travaillent n'ont point le temps d'écrire.
- Oui, mais est-on sûr que la prise de contact avec ceux-là est empreinte du seul souci de la connaissance et de la participation au transport de leur croix ? Le paternalisme, le narcissisme, la recherche de la dominance, savent prendre tous les visages. Dans le contact avec l'autre on est toujours deux. Si l'autre vous cherche, ce n'est pas souvent pour vous trouver, mais pour se trouver lui-même, et ce que vous cherchez chez l'autre c'est encore vous. Vous ne pouvez pas sortir du sillon que votre niche environnementale a gravé dans la cire vierge de votre mémoire depuis sa naissance au monde de l'inconscient. Puis-je dire qu'il m'a été donné parfois d'observer de ces hommes qui, tant en paroles qu'en actions, semblent entièrement dévoués au sacrifice, mais que leurs motivations inconscientes m'ont toujours paru suspectes. Et puis certains, dont je suis, en ont un jour assez de ne connaître l'autre que dans la lutte pour la promotion sociale et la recherche de dominance. Dans notre monde, ce ne sont pas des hommes que vous rencontrez le plus souvent, mais des agents de production, des professionnels. Ils ne voient pas non plus en vous l'Homme, mais le concurrent, et dès que votre espace gratifiant entre en interaction avec le leur, ils vont tenter de prendre le dessus, de vous soumettre." « L'amour », Éloge de la fuite, Henri Laborit
"Il y a peut-être une autre façon encore : fuir dans un monde qui n'est pas de ce monde, le monde de l'imaginaire. Dans ce monde on risque peu d'être poursuivi. On peut s'y tailler un vaste territoire gratifiant, que certains diront narcissique. Peu importe, car dans le monde où règne le principe de réalité, la soumission et la révolte, la dominance et le conservatisme auront perdu pour le fuyard leur caractère anxiogène et ne seront plus considérés que comme un jeu auquel on peut, sans crainte, participer de façon à se faire accepter par les autres comme « normal ». Dans ce monde de la réalité, il est possible de jouer jusqu'au bord de la rupture avec le groupe dominant, et de fuir en établissant des relations avec d'autres groupes si nécessaire, et en gardant intacte sa gratification imaginaire, la seule qui soit essentielle et hors d'atteinte des groupes sociaux." « Autoportrait », Éloge de la fuite, Henri Laborit
Et je regarde le Monde autour de moi. Et mon âme se décompose. Et mon cœur se déchire. Et mes larmes ruisellent.
"La vraie famille de l'Homme, ce sont ses idées, et la matière et l'énergie qui leur servent de support et les transportent, ce sont les systèmes nerveux de tous les hommes qui à travers les âges se trouveront  « informés » par elles. Alors, notre chair peut bien mourrir, l'information demeure, véhiculée pae la chair de ceux qui l'ont accueillie et la transmettent en l'enrichissant, de génération en génération."  « La Mort  », Éloge de la fuite, Henri Laborit
"I knew who I was this morning but I've changed a few times since then." Alice's adventures in Wonderland & Through the looking-glass, Lewis Caroll
"Imaginaire, seul mécanisme de fuite, d'évitement de l'aliénation environnementale, sociologique en particulier, utilisé aussi bien par le drogué, le psychotique, que par le créateur artistique ou scientifique. Imaginaire dont l'antagonisme fonctionnel avec les automatismes et les pulsions, phénomènes inconscients, est sans doute à l'origine du phénomène de conscience."  « Autoportrait  », Éloge de la fuite, Henri Laborit
Peter Graham
Wandering shadows 
"Le premier pilier sur lequel devra s'appuyer notre futur responsable politique est un dispositif pédagogique ambitieux. Cette idée part d'un constat simple : une opinion informée réagit plus intelligemment. L'ignorance permet toutes les manipulations, toutes les démagogies. On ne peut participer à un débat en ignorant ses enjeux. C'est précisément la menace qui pèse sur la société biotechnologique qui va émerger : qu'elle croisse sur les fondements malsains d'une ignorance collective. Alors que les médias annoncent chaque jour une nouvelle découverte à propos de notre génome, est-on sûr que tous les élèves qui sortent du système scolaire sont capables d'expliquer ce qu'est un gêne, comment il fonctionne et quels sont ses impacts sur la vie de l'Homme ? Certes, il existe nécessairement une certaine inertie des programmes scolaires, et donc un décalage entre le moment où certaines pratiques se développent et celui où elles deviennent des thèmes abordés dans le cursus. Mais il est temps d'entamer une démarche volontariste de mis à jour des programmes scolaires afin de sensibiliser les jeunes générations à ces enjeux. Il ne suffira pas d'aimer le futur et de former les citoyens, il faudra également savoir utiliser l'expertise. Or, justement, cette utilisation est souvent particulièrement inefficace." Et si nous devenions immortels ?, Dr Laurent Alexandre
"En effet, nous pourrions demander : qu'est la réalité physique ? Cette question du « quoi ? », l'humanité se la pose depuis des millénaires, et au fil du temps, les philosophes ont tentés d'y apporter toutes sortes de réponses. Aujourd'hui lorsque nous nous tournons vers le passé du point de vue des sciences modernes, nous pensons adopter une position plus tempérée. Plutôt que de tenter de répondre à la question « quoi », la majorité des scientifiques contemporains chercheraient plutôt à l'éviter, en suggérant que la question est mal posée, que nous ne devrions pas tant nous interroger sur ce qu'est la réalité, mais nous demander comment elle opère. « Comment ? »   est en effet une question fondamentale, dont nous pourrions dire qu'elle résidait au cœur de ces pages : comment décrire les lois qui régissent notre univers et ce qu'il contient ?
Et pourtant, beaucoup de lecteurs accueilleront sans doute cette réponse avec déception - tout bonnement comme un subterfuge. Connaître le comportement du contenu de l'univers semble n'avoir pas grand-chose à nous dire sur ce qui est à la source de ce comportement. La question « quoi ? » est intimement liée à une autre question ancestrale : celle du « pourquoi ? ». Pourquoi les objets de l'univers se comportent-ils de cette manière particulière ? Mais si nous ne savons pas ce que sont ces objets (sans répondre à la question « quoi ? »), il est difficile de voir pourquoi ils devraient faire ceci plutôt que cela." « Qu'est la réalité ? », A la découverte des lois de l'univers, Roger Penrose
"C'est un changement fondamental. Dans ce monde déchristianisé et « désenchanté », le citoyen ne vit plus pour quelqu'un ou quelque chose (le roi, Dieu, la cité, etc.), mais pour lui-même. Son existence, et par conséquence sa préservation, deviennent le but ultime, le grand projet vers lequel toute institution doit tendre. La seule grande valeur qui nous reste est la protection de la vie humaine.
Le physicien Étienne Klein remarque avec malice : « Regardez ce qui est écrit sur les paquets de cigarettes : si au XVIIIe siècle, on avait voulu lancer une campagne antitabac, on n'aurait pas mis « fumer tue » mais « fumer compromet le salut de votre âme » ou « fumer déplaît à Dieu » ! Le salut de l'âme, objet par excellence du discours théologique, s'est donc peu à peu effacé au profit de la santé du corps qui, elle, est l'objet de préoccupations scientifiques. »
Comment se traduit concrètement cette valeur ? Elle prend la forme de l'injonction à la sécurité ; du dogme selon lequel il est important de vivre le plus longtemps possible sans que la question du sens de la vie soit jamais posée. On ne saurait facilement remettre en cause le seul principe fort sur lequel sa société est bien bâtie ; rien d'étonnant alors à ce que cette question paraisse aujourd'hui presque déplacée, inconvenante. Cette demande permanente de sécurité est l'avatar principal de cette vision moderne du monde. Au nom de cette sécurité, on légitime de facto toutes les entraves à la liberté. Cette volonté de protection de la vie prend la forme d'une volonté délirante de suppression totale du risque, alors que celui-ci faisait jusque-là partie intégrante de l'existence." Et si nous devenions immortels ?, Dr Laurent Alexandre
"La première étape de la mort de la mort est la victoire de l'idéologie transhumaniste, qui a convaincu l'opinion que la mort n'est plus inévitable et a permis le démarrage du projet technologique pour la retarder. Le président Macron a même assuré la promotion du livre de Yuval Noah Harari, "Homo Deus", depuis l'Elysée. La deuxième étape a commencé quand Google a créé Calico, qui vise à allonger la durée de vie humaine. Cette filiale de Google compte explorer des voies technologiques innovantes pour retarder puis "tuer" la mort. L'ingénierie du vivant -cellules souches, organes artificiels-, puis la manipulation de la télomérase -une enzyme qui prévient l'usure des chromosomes- ainsi que la modification de la composition du sérum accéléreront sans doute le recul de la mort. Plus transgressive encore, la troisième étape: dépasser significativement les limites actuelles de l'espérance de vie humaine -l'âge atteint par Jeanne Calment (122 ans, 5 mois et 14 jours) semble être un mur biologique- suppose de modifier profondément notre nature par des interventions technologiques lourdes. Les généticiens sont sur le point de franchir une étape troublante qui ouvre la perspective d'une redéfinition de l'humanité. George Church est un brillant généticien transhumaniste d'Harvard. Il a révélé, avec 24 chercheurs et industriels, dans la revue Science, le "Genome Project-Write", qui vise à créer tabula rasa un génome humain entièrement nouveau. Cette technique permettrait la fabrication de bébés sans aucun parent, ce qui a ému de nombreux théologiens, même si cette perspective n'est pas un objectif immédiat de Church. Il ne s'agirait plus de concevoir des "bébés à la carte", mais de créer une nouvelle humanité. La quatrième étape serait de maintenir notre cerveau durablement plastique, ce qui suppose une réingénierie transgressive. A quoi bon vivre plusieurs siècles avec un cerveau sclérosé? La cinquième étape pour euthanasier la mort serait l'abandon de notre corps physique. Teilhard de Chardin a introduit en 1922 le terme de "noosphère" pour désigner la fusion des esprits, et donc la disparition de la conscience individuelle. Nous accepterions de devenir des intelligences dématérialisées immortelles mais sans corps physique en fusionnant avec des intelligences artificielles (IA). Sixième et dernière étape de la mort de la mort: empêcher la mort de l'univers! Comment pourrait-on être vraiment éternel dans un univers qui aura une fin? La mort du cosmos est l'ultime frontière du genre humain. Le destin de notre univers est apocalyptique: les six scénarios modélisés par les astrophysiciens conduisent tous à la mort de l'univers, et donc à la disparition de tout témoignage de notre existence. Charles Darwin remarquait, il y a cent cinquante ans, que l'aventure humaine n'aurait pas de sens si l'univers devait un jour disparaître, ce qui effacerait toute trace du génie de l'Homme. Le philosophe français Clément Vidal explique dans "The Beginning and the End", que le but ultime de la science est de combattre la mort de l'univers par la création artificielle de nouveaux mondes. Pour les transhumanistes, il est rationnel, et non d'une vanité ultime, de rendre l'univers immortel afin d'assurer notre propre immortalité. La peur de la mort des géants du numérique n'est conjurée que dans la foi dans les NBIC et l'IA, censées accélérer la mort de la mort. Pour moins souffrir, moins vieillir et moins mourir, les transhumanistes sont prêts à confier les clefs de notre avenir à des IA peut-être hostiles demain. Il serait pourtant plus sage d'accepter de mourir le temps d'organiser notre cohabitation avec l'IA." Et si nous devenions immortels ?, Dr Laurent Alexandre
"Vous savez ce qu'est le charme: une manière de s'entendre répondre oui sans avoir posé aucune question claire." La Chute, Albert Camus
"L'objet de ce livre est de donner une idée de ce qui est certainement le voyage d'exploration le plus important et le plus fascinant que l'humanité ait jamais entrepris. Il s'agit de la quête des principes sous-jacents au comportement de notre univers. Cette épopée dure depuis deux mille cinq cents ans, aussi n'est-il pas surprenant que d'importants progrès aient été accomplis. Mais ce voyage se révéla très difficile et l'humanité ne put accéder que très lentement à une réelle compréhension des choses. La difficulté inhérente à cette quête nous a conduits à maintes reprises dans de mauvaises directions ; ce qui devrait nous inciter à une certaine prudence. Le XXe siècle nous a toutefois révélé de nouveaux horizons extraordinaires - et parmi eux certains sont si impressionnants que beaucoup de chercheurs pensent aujourd'hui que nous pourrions être proches d'une compréhension fondamentale de tous les principes sous-jacents à la physique." Préface, A la découverte des lois de l'Univers, Roger Penrose
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