00:00|00:00
Profil (31)
Questions/Réponses (0)

Si je garde la tête haute c'est car je r'garde la Lune.

Suivre
« […]

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive, 
Elle laisse filer une larme furtive, 
Un poète pieux, ennemi du sommeil, 

Dans le creux de sa main prend cette larme pâle, 
Aux reflets irisés comme un fragment d'opale, 
Et la met dans son coeur loin des yeux du soleil. »

- Tristesses de la Lune, LFDM, Charles Baudelaire

« Réussir sa vie 
Quand d'autres l'ont meurtrie, et 
Réussir sa vie, même si... 
Comprendre ne guérit pas.»
♪ Mylène Farmer | Redonne-moi
« Quand un homme a confiance en sa virilité, il transpire d’une autre façon, avec des relents pénétrants que les femmes perçoivent à des lieues de distance. [...] L’amour, je le comprends maintenant, incline à se laisser envahir, à céder le commandement de la place, à reconnaître avec modestie qu’une part de nous-même a déjà prêté serment à un autre drapeau. Cette expérience merveilleuse m’était interdite parce que devant un beau corps, je ne baissais jamais la garde. J’étais un athlète du sexe, mais un paralytique de l’amour. »
- Enrique Serna | Coup de sang
« Elle rentrera blessée dans les parfums d'un autre, 
Tu t'entendras hurler "que les diables l'emportent" 
Elle voudra que tu pardonnes, et tu pardonneras, 
C'est écrit... »
Cabrel - C'est écrit
« If more of us valued food and cheer and song above hoarded gold, it would be a merrier world. » 
« "Tu penseras si fort à moi, chaque fois que tu te coucheras, que tu te mettras à bander, et tu n’auras personne pour te secourir, et il te sera impossible de t’endormir, à moins que tu..." Elle eut le damné sourire qu’il aimait tant. "C’est pour ça qu’on l’appelle la tour de la Main, m’sire ?" »
- G.R.R. Martin | La Bataille des rois
« Ecoute ce que je vais te dire sur les loups, mon enfant. Lorsque la neige se met à tomber et la bise blanche à souffler, le loup solitaire meurt, mais la meute survit. La saison des querelles est l'été. L'hiver, il nous faut nous protéger les uns les autres, nous tenir  chaud, mettre en commun toutes nos forces. S'il te faut haïr, Arya, hais donc ceux qui nous veulent vraiment du mal. »
- G.R.R. Martin | Le Trône de fer
« Mes yeux gris reflètent un hiver qui paralyse les cœurs meurtris,
Mon regard vient de l'ère glaciaire, mon esprit est une fleur flétrie, 
Je n'ai plus rien à exposer dans la galerie des sentiments,
Je laisse ma place aux nouveaux-nés sur le marché des morts-vivants. »
♪ Hubert-Félix Thiéfaine - Petit Matin 4:10 heure d'été
« Je l'aimais et n'aimais qu'elle, et nous connûmes des jours d'une magie merveilleuse tant que nous fûmes seuls. Je faisais du bon travail et nous entreprenions de longues excursions, et ce n'est qu'après avoir quitté nos montagnes, vers la fin du printemps, pour rentrer à Paris que l'autre chose recommença. Le remords était bel et bon : avec un peu de chance et à condition d'avoir été meilleur que je n'étais, il aurait pu m'entraîner dans une situation bien pire sans doute, au lieu de devenir pour moi un compagnon fidèle et de tous les instants pendant les trois années qui suivirent.
[...] 
C'était chose terrible que la fille ait pu tromper ainsi son amie, mais, là encore, c'était ma faute si mon aveuglement m'avait empêché d'en concevoir du dégoût. Dans la mesure où j'étais directement impliqué et où j'étais amoureux, j'en assumais l'entière responsabilité et vivais avec le remords.
Le remords ne me quitta plus, ni de jour ni de nuit, jusqu'au jour où ma femme épousa un autre homme, quelqu'un de bien meilleur que je ne l'avais jamais été ou n'aurais jamais pu l'être, et je suis qu'elle était heureuse.
Mais cet hiver-là, avant de savoir que je plongerais à nouveau dans la duplicité, nous avons connu des moments merveilleux à Schruns, et je les garde tous en mémoire : l'arrivée du printemps dans les montagnes, l'amour et la confiance que nous éprouvions l'un pour l'autre, ma femme et moi, notre joie à voir que tous les riches étaient partis, ma conviction que nous étions à nouveau invulnérables. Mais invulnérables, nous ne l'étions pas, et ce fut la fin de notre première période parisienne, et Paris ne fut plus jamais le même. C'était pourtant toujours Paris, et s'il changeait, vous changiez en même temps que lui. Nous ne retournâmes jamais au Vorarlberg, pas plus que les riches. Je ne pense pas que le poisson-pilote y soit jamais retourné lui non plus. Il avait d'autres lieux vers lesquels piloter les riches, et il finit par devenir riche lui-même. Mais il n'avait pas eu de chance au début, bien moins que tous les autres réunis.
Personne ne remonte plus les pentes à skis aujourd'hui, et presque tout le monde se casse la jambe, mais peut-être est-il plus facile de se briser une jambe que de se briser le cœur, même si, dit-on, tout se casse de nos jours et s'il arrive que, par la suite, beaucoup sortent plus forts de ces fractures. Aujourd'hui, je ne sais pas si c'est vrai, mais tel était le Paris de notre jeunesse, au temps où nous étions très pauvres et très heureux. »
- Ernest Hemingway | Paris est une fête
« L'être humain est capable du meilleur comme du pire, hélas c'est dans le pire qu'il s'avère être le meilleur. » 
« Marlon Brando.
Un type originaire du Nebraska, et qui se passionne pour la moto. Adeline m'assure qu'il devrait me plaire.
La film s'appelle C'étaient des hommes. Un bon titre. L'histoire de mutilés de guerre. Pas le genre rigolo, si vous voyez ce que je veux dire. A la sortie, je suis sous le choc. Ça me demande plusieurs minutes avant de me réhabituer au monde extérieur. Le film est émouvant, bien sûr. On n'en sort pas indemne. Mais c'est autre chose. C'est lui. Le type. Brando.
Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi habité, d'aussi intense. Pour sûr, ça a à voir avec sa présence physique. Il en impose, il dégage un truc presque animal. Et ce n'est pas seulement une question de beauté, il possède quelque chose en plus. Comme une féminité brutale, je ne peux pas mieux dire. Une féminité brutale.
On a l'impression que tout ce qu'il fait est naturel, spontané, que son jeu est brut, mais moi, je suis persuadé qu'au contraire, il y a énormément de travail derrière son interprétation. Comme s'il avait ingurgité des tas de sensations, d'expériences, et qu'il les avait digérées. C'est ça que je dois réussir. Ça exactement. 

Retenir son nom.
Marlon Brando. »
- Philippe Besson | Vivre vite
« Ce sont nos choix, Harry, qui montrent ce que nous sommes vraiment, beaucoup plus que nos aptitudes. »
« Vois-tu, en ce temps-là, je me demandais toujours: "Puisque tu vois la bêtise des autres, pourquoi ne cherches-tu pas à te montrer plus intelligent qu'eux? Plus tard j'ai compris, Sonia, qu'à vouloir attendre que tout le monde devienne intelligent, on risque de perdre du temps... Ensuite, j'ai pu me convaincre que ce moment n'arriverait jamais, que les hommes ne pouvaient changer, qu'il n'était au pouvoir de personne de les modifier. L'essayer n'eût été qu'une perte de temps inutile. Oui, tout cela est vrai... C'est la loi humaine... Et maintenant, je sais, Sonia, que celui qui est doué d'une volonté, d'un esprit puissants, n'a pas de peine à devenir leur maître. »
- Dostoïevski | Crime & châtiment
« En ce temps-là, on chantait encore, on fredonnait dans la rue, partout. On sifflotait, c’était joyeux. Il y a longtemps que je n’ai plus entendu un « ouvrier du bâtiment » siffler. Il est vrai que les échafaudages sont de plus en plus hauts, les éventuels sifflets couverts par le bruit des villes. Comme c’était bien les chanteurs des rues, avec leur porte-voix ! Tout le monde alentour reprenait en chœur et les vieux porte-monnaie de cuir s’ouvraient pour acheter des partitions ornées des stars de l’époque. Ça bougeait, ça guinchait, ça dégingandait, ça chaloupait, ça énamourait, ça déclamait férocement, ça peinturlurait l’hôpital, ça racontait l’amour d’une mère, le corps chaud d’un homme, les roses du dimanche, les hanches des filles, les hommes à rouflaquettes ou en haut-de-forme, chaussés de leurs vernis à guêtres, ça politiquait ferme, c’était la criée du quotidien, le journal de pas d’heure en plein air. »
- Barbara | Il était un piano noir...
« Pour sûr, ce n'était pas un garçon facile. Il s'emportait rapidement. C'est bien simple, il ne supportait pas la moindre critique ; du coup, il fallait faire attention à tout ce qu'on disait. J'étais son entraîneur et les gars me reconnaissaient une certaine autorité : quand je donnais une consigne, ils avaient foutrement intérêt à la respecter. Il valait mieux pas me marcher sur les pieds, avec Jimmy, pourtant, je prenais des pincettes, j'avais toujours peur qu'il se vexe. Vous savez, il était capable de tout envoyer balader, juste pour une remarque déplacée ou parce qu'il estimait que l'arbitre était vendu à l'adversaire. Et quand il piquait une colère, on ne le revoyait plus pendant des jours. Et ça ne servait à rien de le raisonner. Il n'en faisait qu'à sa tête. Vous me direz que j'aurais pu l'exclure ou me débrouiller sans lui, mais on ne se passe pas de son joueur le plus fort. 
[...] Bon, il faut reconnaître que c'était un sportif, il avait fait de l'athlétisme, du base-ball. Cela, quand on me l'a amené la première fois, j'aurais pas parié un dollar sur lui. 
Sauf que c'était le meilleur marqueur de l'équipe. Avec lui, on gagnait. Sans lui, on se faisait rétamer. Point. 
Il avait le sens du terrain, il savait se faufiler jusqu'au panier, il esquivait incroyablement, il était très rapide. Et surtout, il avait l'esprit de compétition. Je n'ai jamais vu un acharné pareil. Et teigneux, comme je vous l'ai expliqué.
J'ai longtemps cru qu'il compensait, qu'il était complexé par sa taille et qu'il se forçait à en faire davantage que ses camarades. Mais non. Il était fabriqué comme ça, c'est tout. »
- Philippe Besson | Vivre vite
« Je n'attends rien... je n'espère rien. Je vous aime. Quoi que vous fassiez, je vous le répéterai si souvent, avec tant de force et d'ardeur, que vous finirez bien par le comprendre. Je veux faire pénétrer en vous ma tendresse, vous la verser dans l'âme, mot par mot, heure par heure, jour par jour, de sorte qu'enfin elle vous imprègne comme une liqueur tombée goutte à goutte, qu'elle vous adoucisse, vous amollisse et vous force, plus tard, à me répondre : "Moi aussi je vous aime." »
- Guy de Maupassant | Bel-Ami
« D'être seul et de se taire, on voit les choses autrement qu'en société ; en même temps qu'elles gardent plus de flou elles frappent davantage l'esprit ; les pensées en deviennent plus graves, elles tendent à se déformer et toujours se teintent de mélancolie. Ce que vous voyez, ce que vous percevez, ce dont en société vous vous seriez débarrassé en échangeant un regard, un rire, un jugement, vous occupe plus qu'il ne convient, et par le silence s'approfondit, prend de la signification, devient événement, aventure, émotion. De la solitude naît l'originalité, la beauté en ce qu'elle a d'osé, et d'étrange, le poème. »
- Thomas Mann | La Mort à Venise
« Quarante ans plus tard, je suis peut-être plus mûr et plus sage. J'ai vécu une autre vie. Pourtant, lorsque mon heure viendra, les images de cette journée seront les dernières à me traverser l'esprit. Je l'aime toujours, vous savez, et je n'ai jamais retiré mon alliance. Depuis tout ce temps, pas une fois je n'en ai éprouvé le désir. J'aspire profondément l'air frais du printemps. Bien que Beaufort ait autant changé que moi, l'air y est resté le même, celui de mon enfance, celui de mes dix-sept ans. Quand je le laisse s'échapper de mes poumons, je retrouve mes cinquante-sept ans, mais ce n'est pas grave. Je souris légèrement, songeur, le regard tourné vers le ciel ; il y a encore une chose que je ne vous ai pas dite : maintenant, je crois aux miracles. »
- Nicholas Sparks | A tout jamais
« Et moi aussi, j’ai voulu être. Je n’ai même voulu que cela, voilà le fin mot de l’histoire. […] Ça pourrait même faire un apologue : il y avait un pauvre type qui s’était trompé de monde. Il existait, comme les autres gens, dans le monde des jardins publics, des bistrots, des villes commerçantes et il voulait se persuader qu’il vivait ailleurs, derrière la toile des tableaux, avec les doges du Tintoret, avec les graves Florentins de Gozzoli, derrière les pages des livres, avec Fabrice del Dongo et Julien Sorel, derrière les disques de photo, avec les longues plaintes sèches du jazz. Et puis, après avoir bien fait l’imbécile, il a compris, il a ouvert les yeux, il a vu qu’il y avait maldonne : il était dans un bistrot, justement, devant un verre de bière tiède. »
- Jean-Paul Sartre | La nausée

1 | 2