Comme par enchantement, elle sortit de la terre aux fleurs que je contemplais depuis quelques petites minutes déjà. La peau pleine de boue mais le regard plein de naturel et d'assurance. L'avais-je peut être réveillée de là où elle était, sous cette terre humide? Ses cheveux étaient de l'or, chaque mèche se faisait le coeur de chaque pétales présents. Pourquoi était-elle sortie ? Le faisait-elle souvent. 
- Je n'ai qu'une et unique sortie possible. 
Je sursauta et ma peau devint pâle. Elle lisait dans mes pensées? 
- Non, tu viens de dire tout ça à voix haute mais tes yeux en disaient encore plus long. 
Mince.. Mais mince.. Ce que je peux être maladroite et non délicate parfois. C'est toujours comme ça, et j'ai toujours l'impression de rompre le charme de l'inédit de l'action. 
- Il va falloir que tu m'aides maintenant.
-Comment ça ? Fis-je, stupéfaite.
- Il va falloir que tu m'aimes.
- Hein.. Oh.. Mais je ne suis qu'une bonne à rien.. Mes yeux se baissèrent dans la foulée.
-Écoute, je me suis réveillée pour toi. Tu avais quelque chose en contemplant l'endroit où j'attendais. Une très grande douceur et une réserve, en même temps si plaisante.
- Mais pourquoi vous aimez? 
- Tu n'en as pas envie, c'est ça? Je comprendrais.
- Non Non.. Ce n'est pas ça. Pas ça du tout. Je veux juste chercher à comprendre (saleté de maladresse, décidément).
- Tu vois les racines de la terre au bout de mes membres ? 
-Oui, je les vois.
(Je regarda alors ses pieds auxquels l'on eut cru accroché des lianes, délicatement teintées d'un rosé qui les rendaient moins abruptes)
-Eh bien, elles me nourrissaient. Elle  m'apportaient l'eau, les minéraux, l'énergie, la force.
-Et plus maintenant c'est ça?
-Tu es perspicace, j'aime énormément. Mais pour répondre, oui, ce temps est révolu.
- Alors..
- Alors, me coupa-t-elle, je dois être nourrie différemment. Et j'ai la ferme conviction que tu sauras le faire. 
-En vous aimant?
- Et bien plus que ça encore.