Toujours aussi bouleversée d'entendre parler d'artistes qui avaient une manière d'être décalée et inadaptée à la société ou qui étaient désespérés ou qui ont été diagnostiqués (parfois à tort !) comme ayant une maladie mentale.
Je cherche ma voie - l'art est une manière de laisser libre court à mon 'excentricité' (pas au sens d'extravagance mais j'ai l'impression de me trouver aux limites extérieures du cercle, ne pas avoir les codes, vivre toutes les actions banales comme des avalanches émotionnelles épuisantes et merveilleuses) mais l'argent est roi et cette peur de ne pas 'gagner ma vie' (Alejandra aurait sans doute dit 'perdre sa vie') me ronge. Et le poids de la maladie mentale de ma mère qui plane comme une ombre au-dessus de ma tête.
Je crois que je n'endure ma vie qu'à condition de pouvoir 'faire de l'art' même si ça ne signifie pas grand chose et même si ça n'implique pas d'être reconnue (par tous) ou publiée. ça me suffit de pouvoir exposer mes visions (mot trop connoté) à un tiers, même d'être lue d'un.e seul.e tant que je le sais. Parce qu'être reconnue d'un.e seul.e n'a pas de prix ; c'est franchir le mur insurmontable de la solitude - même momentanément. (Savoir que mes bizarreries sont aussi un mur qui ne me permet pas d'atteindre les autres !)