Quand ma directrice de mémoire m'a sorti "en terme de pragmatisme sur une échelle de 1 à 10, je dirais que vous êtes à 2" j'ai eu très envie d'hurler de rire. (Par ailleurs elle est adorable donc rien d'offensant).
Je fais de mon approche une qualité (et elle l'est sur certains points), mais par contre le revers de la médaille je me le prends en pleine face depuis octobre là. Les cours de pré-agrégation, notamment, sont profondément incompatibles avec ma manière de faire et c'est une souffrance continue pour moi. Classer des trucs en utilisant du jargon, et tout ça en s'appuyant sur du par cœur, ça me rend folle. (Je parle même pas des séries de déclinaisons et de conjugaison d'ancien français où je suis presque sortie du partiel en pleurant tellement ça m'excédait et me désespérait pour le concours !) Les concours, c'est d'abord accepter que je vais devoir faire quelque chose qui me déplaît profondément et qui sera éprouvant (je vis tout sur le mode de l'excès donc je ne pèse pas mes mots en disant que j'en souffre littéralement par moments).

ça m'a fait rire aussi parce que j'ai une aversion pour les cours bien organisés (et ça vient clairement de là). Je comprends l'intérêt d'un plan "didactiquement", mais j'ai tendance à le trouver superflu dans la mesure où je serais forcée de tout déconstruire et restructurer à ma manière si je veux m'en servir. Au pire, c'est un carcan. Et c'est pareil pour les définitions : j'ai toujours trouvé ça chiant, les profs qui passaient un quart d'heure à donner des définitions (surtout quand c'est jargonnant et qu'on n'y comprend rien ou que c'est juste pour justifier un titre ou je ne sais quoi et qu'on n'y revient jamais ensuite. Je le voyais comme de la décoration inutile). Pourtant il paraît que ça permet de savoir de quoi on parle... à croire que j'ai passé mes études dans un flou total. En partie parce que je pense aussi la définition comme un carcan (qui ne traduit jamais la réalité du concept, souvent élastique et plein d'écarts) et que je tends à réfléchir selon ma propre compréhension du mot (ce qui a évidemment ses limites). Quand j'y pense, j'ai souvent utilisé des définitions dans des devoirs parce que ça faisait joli et que c'était un attendu, mais la vraie histoire se passait ailleurs. (Sauf dans les cas où la définition EST le cœur de ce que j'écris).

Bref, le pragmatisme est loin et la vie est dure... (Si je passe effectivement l'agrégation, je pense qu'on va bien s'amuser, ce sera le chaos total au début).