Je n'ai pas tellement de place où "me plaindre" donc je le fais ici, c'est un peu le but du site de toute façon?

Bon. On m'a beaucoup associé à mes goûts musicaux, souvent les gens se souviennent de moi pour ça, notamment Radiohead, Sleeping At Last, Placebo et... Bring Me The Horizon. C'est ce dernier qui va être important ici. Surtout leur période deathcore et post-hardcore.

J'ai toujours été fan. Depuis que j'ai découvert YouTube, donc depuis que j'ai accès à internet. Ça va faire 10 ans (j'ai eu internet assez tard oui, j'ai un retard mental donc je pouvais pas trop me servir d'un ordi avant lol).

Ils m'ont beaucoup aidé. Ils ont été mon premier lien avec le metal, et bordel qu'il m'a sauvé et continue de me sauver, le metal.

Sauf que bah, c'est pas l'avis de tout le monde. Et ça m'a beaucoup rendu triste. J'ai fait la rencontre de gens qui ne comprenaient pas (pas leur faute) mais surtout, qui avaient du mal à vouloir essayer de comprendre. Parce qu'ils étaient trop étrangers à ce monde-là, à ce coping mechanism-là. Je peux comprendre, mais je regrette qu'il ait été si difficile d'écouter ce que j'avais à dire. Mes sentiments et mes émotions à propos du metal. Voire qu'il m'ait été interdit d'en écouter, parce que mon avis ne comptait pas. Je fais référence à plusieurs personnes, si quelqu'un lit ça et se sent visé, ce n'est pas contre toi directement. (Je m'en fous maintenant de toute façon.)

Je comprends d'où vient le préjugé que le metal rend les gens dépressifs. Parce que y'a un réel lien, je ne vais pas le démentir alors que scientifiquement, des études l'ont prouvé. Oui, y'a un lien entre santé mentale instable et metal. Mais c'est pas celui que la plupart des gens croient et basent leurs préjugés négatifs dessus. Les gens instables, mal en point, sont plus souvent attirés par le metal que n'importe quelle autre catégorie de personnes. Ils écoutent du metal parce qu'ils ne vont pas bien. Voilà, c'est ça le lien. C'est pas "Ils sont dépressifs et mal en point à cause du metal". Non non. C'est comme dire qu'aller à l'hôpital ça rend malade, alors que le réel lien c'est que l'hôpital attire des gens malades, parce que bah c'est là-bas qu'ils peuvent être soignés.

Ça marche pareil avec le metal.
Et en particulier... le black metal.
Encore plus particulier? Depressive suicidal black metal.

Depuis ma période post-hardcore, j'ai toujours frôlé, timidement, le depressive black. J'avais des recommandations YT çà et là, des connaissances qui écoutaient, etc. J'écoutais parfois, timidement, en secret, le seul morceau de dsbm que je connaissais, parce que mon entourage critiquait déjà mon amour pour BMTH. Juste BMTH, quoi. C'est pas du tout le même niveau que du depressive black.

Quand j'ai été foutu dehors, que j'avais plus rien, plus personne, oh bordel. C'est pas mon metalcore qui pouvait me repêcher à ce stade. Un ami, déjà pas mal dans le black, m'a du coup proposé quelques noms.

Renaissance? Oui, carrément. Ça a fait tilt. J'ai découvert un monde dont je savais avoir besoin.

Parce que putain quand on va mal c'est pas une dizaine de beaux gosses chantant bien en rythme et dansant une chorégraphie toute programmée et contrôlée et colorée et bien joyeuse et tout bien fait qui aide. Non ça aide pas ça. Ça aide pas. On se sent pas compris, on se sent de trop avec notre agonie, notre désespoir, notre douleur, NOTRE HUMANITÉ: on les met où? Qui est là pour nous aider à porter, à partager ces fardeaux le temps d'un morceau, d'un album? Qui est là pour nous montrer quoi en faire? À la place on te dit: Tais-toi et sois heureux. Du moins, prétends l'être.

Le dsbm a un aspect indéniablement cathartique et thérapeutique. Est-ce que ça veut dire qu'on peut se passer d'une réelle thérapie? Bien sûr que non. Jamais. Ça reste important... du moins si on veut s'en sortir, si on a le courage de s'en sortir, si on n'a pas encore baissé les bras.

Est-ce que le dsbm peut pousser des gens à se mutiler, à se suicider? Moi je ne pense pas du tout. Si quelqu'un fait ça, c'est qu'il allait le faire de toute façon. Le dsbm accompagne juste. Rend la chose moins solitaire. C'est une présence réconfortante qui rend l'acte... moins effrayant? Le dsbm est pas là pour influencer des âmes confuses à atteindre à leur vie, il est là pour leur tenir compagnie durant ces moments si, si terrifiants où on se sent si seul et perdu.

Et puis, avant tout, le dsbm c'est bien le genre où les artistes font de la musique avant tout pour eux. C'est leur histoire avant tout, et tant mieux si ça profite à d'autres gens qui ont besoin de leur "présence" musicale parce qu'ils partagent des expériences similaires et auraient bien besoin de se sentir moins seuls, d'être compris, de pouvoir hurler leurs tourments avec eux, ou de les écouter les hurler à leur place.

Si quelqu'un se fait du mal, se suicide à cause (et non pas en compagnie) du dsbm c'est que le gars a rien compris au truc. C'était pas son monde mais il a forcé pour y entrer. Il recherchait une communauté qui l'encouragerait à se détruire et il a poussé cette interprétation-là dans le dsbm, alors que fuck c'est pas du tout ça.

Comme un grand vocaliste du depressive suicidal black metal l'a dit... VOUS ÊTES RESPONSABLES DE VOTRE VIE, LES MEMBRES D'UN GROUPE DE DSBM NE LE SONT PAS. TOUT CE QU'ILS ÉCRIVENT ET JOUENT EST POUR EUX-MÊMES AVANT TOUT.

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