"Si nous mourons, c'est que la sélection naturelle a conduit à un mécanisme de survie très particulier qui est celui de la reproduction sexuée. Pour le dire schématiquement, la dégénérescence de la vieillesse est la contrepartie de la formidable vitalité de la jeunesse. Tout est fait pour que nous soyons dans la meilleure forme possible jusqu'à la procréation ; ensuite, l'évolution n'intervient plus : le but est atteint et le flambeau de la vie transmis. Tout athlète sait qu'un sprint et un marathon correspond à deux gestions de l'énergie tout à fait différentes : le sprinteur donne toute l'énergie disponible en une dizaine de secondes pour gagner la course, mais le maintien d'une telle vitesse sur une longue distance est très difficile. La nature a choisi la technique du sprint car il est vital pour l'espèce que les individus arrivent le mieux et le plus vite possible jusqu'à la puberté. Jusqu'à l'âge de la reproduction, notre organisme subit d'importants stress biologiques qui usent nos cellules. Pour y arriver, l'évolution a privilégié des voies métaboliques très performantes mais qui génèrent un stress oxydatif délétère pour nos cellules. Ainsi la mort n'est pas un défaut ou une malédiction, mais simplement une de ses dimensions logiques : l'individu n'a pas d'importance du point de vue biologique ; seule compte la survie de l'espèce." Et si nous devenions immortels ?, Dr Laurent Alexandre