"Cette théorisation s'est d'abord faite dans le contexte religieux nouveau lié à la sédentarisation et à cette première rupture de l'être humain avec la nature. C'est ce que le sociologue allemand Max Weber a appelé « le désenchantement du monde » : pour l'homme post-néolithique des sociétés antiques, le monde perd peu à peu son « aura magique ». En trouvant des explications rationnelles des phénomènes naturels, l'homme se dissocie de la nature qui cesse d'être un monde vivant, enchanté, une mère nourricière dont le cordon ombilical ne se coupe jamais pour devenir une réalité distincte, distanciée, riche d'une matière manipulable, de ressources exploitables, d'une vie domesticable." Lettre ouverte aux animaux (et à ceux qui les aiment), Frédéric Lenoir