"Hier j'étais vierge, et aujourd'hui je ne le suis plus. J'imaginais une ivresse irrésistible, une valse vertigineuse, étourdissante, je m'attendais à être emportée par une tempête qui me ferait perdre la tête et oublier la pesanteur terrestre, le corps dévoré par une fièvre ardente, comme un de ces feux de forêt qui transforme un arbre en torche vivante. Ce fut juste douloureux, pénible, et désagréable. Déplaisant, même. Je ne comprends pas pour quelle raison on fait une montagne de ce gigotage fastidieux. Que certaines se pâment avec des minauderies me paraît excessif et trompeur. Monsieur Zola m'a égarée avec ses sous-entendus pleins de mystère et de passion. Lui et bien d'autres. L'amante, c'est sûr, n'y trouve pas son compte." La Valse des arbres et du ciel, Jean-Michel Guenassia