"Mais une sourde et douce langueur m'emplissait l'âme, comme la découverte de quelque chose, comme le pressentiment de quelque chose... Mon cœur saisi d'effroi devinait timidement et joyeusement il ne savait quoi, et palpitait d'attente... Et soudain ma poitrine fut ébranlée, frappée comme de quelque chose qui la transperçait, et des larmes, de douces larmes jaillirent de mes yeux. Je me mis le visage dans les mains, et frémissant tout entier comme un brin d'herbe, je m'abandonnai sans force à ma première prise de conscience, à la première révélation de mon cœur, au premier éveil encore incertain de mon être profond... Cet instant fut celui où s'acheva ma première enfance..." Un petit héros, Fiodor Dostoïevski