"Les activités physiques sont bénéfiques non seulement parce qu'elles stimulent la neurogenèse mais aussi parce que le cerveau a besoin d'oxygène. La marche, le cyclisme, les exercices de gymnastique à domicile ou en plein air fortifient le cœur et stimulent l'afflux sanguin au cerveau. La pratique d'un sport aide aussi celles et ceux qui s'y adonnent à se sentir plus « affûtés » intellectuellement, comme l'avait noté le philosophe Sénèque au premier siècle de notre ère. Il a été prouvé récemment que l'exercice physique augmente la production du FNIC, le médiateur chimique [...] qui favorise la nutrition des neurones et joue un rôle crucial dans la mise en œuvre de la plasticité. En fait, tout ce qui maintient le cœur et les vaisseaux sanguins en bon état, en premier lieu une alimentation saine et équilibrée, tonifie le cerveau. [...] En plus de contribuer à l'équilibre général du cerveau, l'exercice physique stimule les cortex moteur et sensoriel. Les fonctions correspondantes ont tendance à s'étioler avec l'âge, poussant ainsi les personnes âgées à se replier sur elles-mêmes. Rien ne hâte plus l'atrophie cérébrale que l'immobilité. La monotonie favorise l'apparition de troubles déficitaires de l'attention et fait baisser le taux de dopamine. En revanche, une activité à la fois cognitive et physique telle que la danse cumule tous les avantages et permet en plus de mieux maîtriser l'équilibre ambulatoire. Sans parler des implications sociales qui contribuent aussi à préserver la santé psychique. Le tai-chi est tout aussi recommandable, bien qu'il n'ait pas fait l'objet d'étude spécifique ; cette discipline corporelle chinoise demande une concentration intense, une grande maîtrise gestuelle et comporte aussi un aspect méditatif qui peut s'avérer utile pour baisser le stress." Les Étonnants pouvoirs de transformation du cerveau, Norman Doidge