Je vais relire Louise Labé - mais même elle que j'ai pris comme une sorte de modèle en termes de bonheur amoureux, de célébration de la jouissance physique - je me rends compte qu'elle rêve au désir et exclut l'autre aimé plutôt que de penser à un vrai partage.
Bon, cela s'explique par de multiples raisons (comme la mise en interrogation des topoï pétrarquiste donc le jeu avec les codifications, la mise en avant d'une agentivité féminine contre l'autre masculin [même si on ne disait pas ces mots à l'époque], la progression du livre...).
Je comprends Mireille Sorgue disant je veux être une Louise Labé moderne.
Du reste, j'ai posé la question à mes étudiantes de master, pourquoi la littérature préférait dire le malheur plutôt que le bonheur - elles m'ont donné des réponses que j'ai trouvé très intéressantes. C'est curieux comme le bonheur engendrerait "si peu d'intérêt", donc de l'ennui... (a-t-on vraiment besoin de catastrophes ?)
Créé le 13/01/25 à 10:13 par
Naiade