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J'ai toujours voulu écrire. Je poste humblement ici mes bribes de textes que je n'oserai jamais partager ailleurs. Une petite émotion par-ci par-là quoi. Parce que même si je n'écris pas très bien, j'en ai besoin. Bienveillance et partage <3

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/!\ TRIGGER WARNING (viol) /!\

Des fois j'aimerais avoir la force de donner une suite à cet incipit, mais c'est le genre de sujet qu'on aborde difficilement. L'histoire d'une jeune fille qui s'en sort, se reconstruit. Se réapproprie son corps, sa vie. J'espère l'écrire un jour. 

" ***** ne ressentait plus rien, comme si elle était sous anesthésie générale. Au début, elle avait souffert, beaucoup. Son corps n’était pas prêt, n’avait pas envie, s’était braqué, avait voulu refuser, mais avait cédé . Elle ne sentait plus les va-et-vient qui lui avait d’abord donné l’impression de lames de couteau la mutilant de l’intérieur. Elle était sortie de son corps, elle l’avait fui comme l’on fuit un foyer en feu. Dehors, on repense aux souvenirs qu’on y a laissés, les photos de famille, les collections de peluches, les livres préférés. Elle était obligée de regarder tout ça brûler parce qu’elle savait que ce serait irrémédiable. Elle avait abandonné tout ça et observait le feu consumer toute sa vie. 
 Les va-et-vient lui paraissaient durer indéfiniment mais, enfin, Il se retira tandis qu’***** s’était retirée depuis longtemps et avait peur de ne plus jamais pouvoir revenir en elle-même. Parce que le foyer avait brûlé, parce que tout ce qui lui appartenait lui avait était arraché.
 Il y avait du sang sur le sol, sur sa hanche et ses cuisses parce qu’elle était vierge. ***** avait du mal à penser qu’il puisse lui appartenir. Elle restait là, figée, assise sur le carrelage de la salle de bain, ses bras tenant ses genoux et ses genoux prés de sa tête. Elle essayait encore de se protéger, mais c’était trop tard. Alors elle pensa soudainement qu’il lui fallait nettoyer ce qu’elle venait de tâcher, tout le sang qu’elle avait laissé couler. Elle sortit la tête de ses bras, se releva et commença à nettoyer le sol, en culpabilisant d’avoir tout souillé ainsi. Il fallait qu’elle efface les preuves de sa bêtise. Elle avait peur que ses parents ne se fâchent. Il ne fallait rien leur dire. Si elle ne leur disait rien, alors c’était comme si ça ne s’était jamais produit.
 Puis il fallut qu’elle se lave. Elle entra sous la douche et se lava frénétiquement comme l’on fait la vaisselle. Elle lavait son corps comme l’on astique un assiette, comme l’on frotte le fond d’un marmite qui aurait cramé. Lorsqu’ il n’y eut plus aucune tâche de sang, ***** vomit. La jeune fille de quatorze ans gerba sa bile, ses os, sa peau, elle gerba ses tripes, elle gerba ses boyaux, jusqu’à qu’il ne lui reste plus qu’à gerber son dégoût et sa honte.
 Lorsqu’elle sortit de la salle de bain, il n’y avait personne chez elle : Il était parti. Elle ferma la porte à clé, alla dans sa chambre et continua de pleurer. Elle prit sa peluche, avec laquelle elle dormait tous les soirs, et la serra fort dans ses bras. Mais tout avait été souillé. "
J'ai retrouvé ce vieux truc dans un ancien carnet haha: 

"Je comble d'étoiles tout le vide 
Et des limites la passion dévie
 Les rêves à la débauche l'esprit à la dérive
 Pour soigner le mal par le mal le vertige par les vices
 Ne reste que le rien et toi 

 Je comble de faux tout l'ennui
On se nourrit de dopamine et d'eau fraîche
 Diluée, indigestion de désir chez les désespérés
 Dis lui que la passion passe
 Et ne trompe pas longtemps le mal 
Ne reste que le rien et toi"

Si jeune et déjà "Dark Sasuke"
J'ai fait un voyage à Malte avec une amie en juillet, voilà mon plus beau souvenir:

" De Marsaxlokk, petit village pittoresque de pêcheurs, à St Peter's Pool, piscine naturelle à l'eau turquoise prisée des touristes, il n'y a qu'une dizaine de minutes de taxi ou bien une demi-heure de bateau. Les pêcheurs de touristes campent sur le port et proposent aux voyageurs un aller-retour pour dix euros mais, la pandémie du coronavirus ayant fortement atteint le tourisme local, leur pêche est bien maigre voire le plus souvent nulle. 
Je ne sais si c'est par curiosité ou bien par pitié que nous montâmes dans une de ces barques à moteur maltaises, se distinguant par les couleurs vives qu'elles arborent. 
Au drôle d'appareil planté dans son oreille et à son accent qui détonnait avec celui maltais, nous comprîmes que le pêcheur qui nous conduisait était malentendant. Il portait un vieux tee-shirt troué sur lequel était écrit une phrase en français dont je ne me souviens plus exactement les mots, mais peu importe car je pense qu'il le portait sans les connaitre lui non plus dans la mesure où il ne parlait ni ne comprenait un mot de français.
Nous passâmes d'abord par le port, dans lequel était amarrées les "luzzu", barques bleues, vertes, jaunes, rouges et blanches typiquement maltaises. Et nous traversâmes la mer. Là, notre pêcheur nous parla de la ville et de ses alentours; il nous indiqua un peu plus loin les usines d'électricité et de gaz et bifurqua étonnement sur un éloge de la beauté du coucher de soleil à l'horizon. Il nous raconta que lorsqu'il n'était pas sur le port en train " de pêcher des touristes", il était en mer en train de pêcher des daurades principalement. Mais il faut y aller tôt, 6h45 du matin. Il nous montra sur son téléphone ses prises dont il était particulièrement fier, avec une étincelle dans les yeux de bonheur et d'enthousiasme. Il riait avec passion, un rire honnête qui ne dissimulait pas la joie qu'il avait de nous partager tout ce qu'il connaissait de son pays.
Un peu plus loin, nous contournâmes la péninsule de Delimara, falaise qui délimite la baie de Marsaxlokk. Le pêcheur nous raconta l'histoire du fort de Delimara dont la vue attisait notre curiosité.Ce fort avait été construit par les britanniques à la fin du XIV ème siècle afin de protéger le port de Marsaxlokk.
Au bout de la péninsule, s'étendaient sur la mer de larges bandes de terre sur lesquelles se multipliaient les panneaux "no entry". Nous apercevions de drôles de maisonnettes au bord de la mer, dont la plupart était troglodytes. Le pêcheur nous raconta que ces maisons étaient celles de vieilles familles maltaises qui produisaient du sel à partir de l'eau de mer récoltée. Si les salines de l'île de Gozo sont connues, ici le travail traditionnel du sel est une affaire familiale dont seuls quelques habitants du port connaissent encore la technique. Nous croisâmes alors quelques sauniers qui nous firent signe de la main lorsque nous passâmes devant eux. Leur peau était tannée par la chaleur du soleil, implacable et sans brise. Leurs visages étaient creusés par le travail et la fatigue, semblables aux falaises rongées par l'eau et le sel. Et ils nous sourirent avec légèreté. Je pensai à mon père que j'avais souvent vu tailler la pierre sous des chaleurs caniculaires avec des mains écorchées par le marteau et le burin. Je pensai que la misère se ressemblait dans tous les coins du monde et que rien ne nous rapproche plus les uns des autres que la souffrance: "Prolétaires de tous pays, unissez-vous!"
Le trajet continua jusqu'à Snt Peter's Pool où notre pêcheur nous laissa. Il vint nous rechercher trois heures plus tard. Au retour nous mîmes plus de temps qu'à l'aller car nous nous arrêtâmes dans des endroits secrets et cachés, infréquentés des touristes et accessibles seulement en bateau. L'eau y était plus cristalline qu'aux autres endroits. A la fin nous revînmes au port. Nous remerciâmes notre pêcheur et nous partîmes.
Je me permets de parler au nom de mon amie si j'affirme que cela restera le plus beau moment de notre voyage.
Jamais nous n'avons pensé à demander son nom à notre pêcheur, mais cet inconnu nous a offert notre plus beau souvenir."