Vraiment, j'ai l'impression que ces derniers mois, mon trouble de la personnalité a littéralement nécrosé tout ce qui restait de relativement sain en moi. J'ai beaucoup beaucoup beaaauuucoup plus de difficultés à réfléchir sans tous les biais cognitifs imposés par mes schémas de pensées pathologiques que par le passé. Avant, je faisais beaucoup mieux la part des choses, je savais plus ou moins qui j'étais (où vers qui je me dirigeais, du moins), et puis j'arrivais toujours à m'intéresser à des choses de manière (comment dire ?) moyenne. 

Et puis désormais, je vois tout en noir et blanc, même quand j'essaye de me raisonner il y a toujours la part de moi malade qui prend le dessus, et ce beaucoup plus que par le passé. Je vois tout en noir et blanc oui, mais je commence à sincèrement développer la majorité des symptômes de la personnalité limite (et ce d'autant plus depuis que j'ai le diagnostic, est-ce lié ?) notamment l'aspect mise en danger de soi, impulsivité, impossibilité de gérer, canaliser et comprendre ses émotions, vision de soi totalement floue et fluctuante, sans parler de l'auto destruction, des conduites addictives, des idées suicidaires, des tentatives de suicide, des troubles du comportement alimentaire, de la dissociation tellement forte qu'elle mène à des états de paranoïa, bref, tellement de choses qui handicapent mon quotidien.

Je sais pas pourquoi on "romantise" ce trouble, parce que personnellement, être en train de mourir ne m'enchante pas. Avoir 27 ans d'espérance de vie moyenne ne m'enchante pas non plus. Avoir testé une dizaine de drogues, chopé plusieurs IST dont la syphillis qui m'a menée a recevoir trois piquouses bien vénères bien douloureuses sous le muscle de la fesse, avoir des idées politiques extrémistes révolutionnaires, avoir sans cesse besoin de stimulation, de socialisation, de validation, n'exister qu'à travers le regard des autres, rêver grand alors que je suis même pas capable de sortir de mon lit pour changer de tampon au point de frôler le choc toxique à chaque cycle menstruel tellement j'en ai plus rien à foutre de mourir. Parce que non, c'est pas beau, c'est un trouble qui est littéralement en train de me bouffer. Comme un parasite qui serait en contrôle total de mon esprit pour activer le mode "autodestruction lente".

Et ouais, cerise sur le gâteau, j'écris ça avec la passion d'un écrivain alors que je tape ma meilleure perche au Xanax. Encore une conduite addictive, et encore une fois, je raconte ma vie à des inconnus.