Bon les amis, je remarque que je passe de moins en moins ici vous lire, et aussi étrange que cela puisse paraître c'est bon signe. Car quand je viens ici, c'est que je vais vraiment mal.

Quelqu'un est entré dans ma vie, je me porte de mieux en mieux, mes projets retrouvent du sens et je commence à sortir la tête de l'eau.
J'ai conscience que mes vieux démons ne partirons peut-être jamais, et que parfois leurs griffes vont de nouveau se resserrer autour de ma gorge, mais je commence à avoir espoir en un avenir beaucoup moins malsain que par le passé. 

Pour rétrospectiver, j'ai arrêté de me scarifier il y a bientôt deux mois. La drogue dure ne m'attire plus, les teufs encore moins, et la weed ne reste plus que très ponctuelle. Je ne suis plus accro à la kétamine depuis 11 mois, je sais boire de l'alcool sans forcément me mettre misère et je n'ai plus peur de penser. Je commence à accepter mes capacités artistiques limitées et, même si je n'ai pas encore la force de m'y remettre, je sais que mon roman graphique va prendre forme avec le temps qu'il faudra. 

Je reste tout de même quelqu'un d'extrêmement anxieux, parfois je me sens vide, parfois je me sens seule, parfois tout ça en même temps. Parfois le sens des choses s'efface, parfois ma réalité devient floue, parfois j'ai quelques remontées paranoïaques dans les lieux publics, parfois j'ai juste envie de m'éclater la cervelle. 
Mais je ne pense pas assez à toutes ces fois où je tape du pied seule dans mon salon, où je peins, dessine, écris, crée pendant des heures, toutes ces fois où la saveur d'exister me revient en bouche, comme si au final, ce bonbon sucré était juste caché sous ma langue. 

Bon, je suis sous médication psychiatrique. Mais, ce n'est qu'une béquille. Ma psychiatre me félicite sans cesse pour la lucidité que je peux parfois avoir sur ma santé mentale.

Et puis j'ai d'énormes projets d'avenir, et petit à petit mes blessures se referment, ma colère de vivre reprend le dessus et les "à quoi bon?" se font de plus en plus lointains. 

On se retrouvera bientôt sur Tiktok, sur Youtube, en manif ou à la pride. Mais beaucoup moins au fond du puits duquel je suis prisonnière et dont j'ai touché le fond il y a bientôt deux ans. 

Merci.