L'avenir est encore flou, mais je reprends peu à peu confiance en moi. Je doute toujours, mais c’est normal, je suis jeune. Mais si je sais bien une chose, c’est que les critiques superficielles des autres me passent au-dessus. Je me sens assez souvent en marge de cette société de plus en plus bancale, mais je veux rester moi. Ces opinions tout de suite tranchées et souvent erronées…. 
C’est inutile. 
Critique du poids, critique de la richesse, des familles, de la sexualité, de l’orientation sexuelle/non orientation sexuelle, des vêtements, des goûts musicaux, des notes, du physique, de la religion/non religion, de la politique/non politique, de tout ce qui ne correspond pas à celui qui est en face de moi… 
« Tu fumes ? Ça me dégoute, tu fais comme tout le monde » « Tu ne fumes pas ? Ah bah essaie tu vas voir tu auras l’air plus cool »
« Tu écoutes Machin ? Mais c’est super commercial et pour les minettes en chaleur ça » « Tu écoutes Truc ? Ah, alors là tu veux te la jouer originale »
« Tu ne parles pas beaucoup, tu es trop bien pour nous ? » « Tu parles énormément, tu veux attirer l’attention »
« Tu pars pas en vacances ? Mais t’es pauvre ou quoi ? »« Tu pars à Londres ? Il y en a qui ont les moyens ici… » 

C’est puéril et fatiguant. Si je ne corresponds pas à tes attentes, chère personne lambda, et bien c’est grandement dommage. Car parler des choses qui nous différencient, ça peut être enrichissant et très intéressant. 
Mes goûts peuvent être différents des tiens, et pourtant, qui sait.

Je suis moi. Je mets du temps et je suis encore en pleine définition, mais je reste moi. On m’a souvent dit que j’étais trop poétique, que j’exagérais tout. 
A l’époque, je n’osais pas leur dire que c’était la manière dont je voyais les choses qui rendait tout « trop » poétique. Mais je n’ai pas honte. Je suis fière de voir de la beauté là où les autres ne voient rien. J’aime pouvoir apprécier en silence un objet, un mot, une odeur, une goutte de pluie. 
Et mes amis l’acceptent. Ils me connaissent comme étant parfois sombre et d’autres fois très joyeuse.
Humaine, quoi. Ce que la plupart des gens ici-bas semblent avoir oublié. L’homme n’est pas un modèle décliné en milliards de copies.