"C'est une belle chose que la littérature, Varinka, une très belle chose. [...] Une chose profonde ! Qui réconforte et instruit le cœur des hommes et... il y a différents développements sur ce sujet dans un de leurs livres. C'est admirablement écrit ! La littérature c'est... un tableau ; je veux dire que c'est en quelque sorte un tableau et un miroir : la peinture des passions, une critique très subtile, un enseignement propre à l'édification et un document. J'ai été mis au fait de tout cela chez eux. Je vous dirai franchement, mon amie, que quand je suis là parmi eux à écouter (la pipe à la bouche, comme eux, pourquoi pas) et qu'ils comment à discuter de différents sujets, je « passe » tout simplement, comme au jeu, vous et moi nous passerions, sans plus. Je reste là comme une souche, tout confus, je me creuse la cervelle toute la soirée pour trouver le moyen de placer le moindre mot dans la conversation, et comme par un fait exprès, ce mot-là m'échappe ! Et on regrette de ne pas être à la hauteur, Varinka ; d'avoir, comme dit le proverbe, grandi sans prendre de l'esprit." Les Pauvres gens, Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski